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Huit millions de pièces de 5 centimes à emballer

Les 15 tonnes de pièces de 5 centimes déversées sur la Place fédérale à Berne en octobre dernier dans le cadre de l'initiative "pour un revenu de base inconditionnel pour tous" ne trouvent pas preneur. Les piécettes doivent donc être remballées être rapportées à la banque!

26 juil. 2014, 15:00
L'action menée devant le Palais fédéral avait suscité un intérêt médiatique mondial.

Quinze tonnes de pièces de 5 centimes avaient été déversées sur la Place fédérale à Berne en octobre dernier. L'événement très médiatique marquait le dépôt de l'initiative "pour un revenu de base inconditionnel pour tous". La vente des huit millions de petites pièces jaunes - chambre forte comprise - a moins de succès.

"Nous sommes en train d'emballer les pièces dans des rouleaux", a déclaré Daniel Häni, du comité d'initiative, vendredi à la radio alémanique SRF: "Ce n'est pas que nous ayons une fortune à disposition. Nous avons dû prendre un crédit et il faut le rembourser", a-t-il souligné.

Comme le délai de remboursement échoit et qu'aucun acquéreur n'a été trouvé, les piécettes doivent être rapportées. La chambre forte, construite en 1912 en acier et laiton et mesurant près de 9 mètres sur 5, reste à vendre pour trois millions de francs, a expliqué Che Wagner, l'un des initiants. Un acheteur pourra la remplir à sa guise de pièces de monnaie.

Comme Picsou

L'action menée devant le Palais fédéral avait suscité un intérêt médiatique mondial. Plus de 70 acheteurs potentiels s'étaient annoncés par la suite: des musées, des galeristes mais aussi des privés souhaitant prendre un bain de monnaie chez eux, à l'instar de Picsou.

La revente des pièces est un défi logistique. Plusieurs poids lourds ont dû transporter ces sous, pesant au total 15 tonnes, de Bâle vers la Suisse romande, où elles sont conditionnées en rouleaux. Cette opération se fait par des machines, contrairement au déballage, que les initiants avaient dû effectuer à la main.

Manifestement, il n'a pas non plus été aisé de se débarrasser de l'argent. "La Banque nationale nous a d'abord annoncés qu'elle ne reprenait pas les pièces. Pendant plusieurs jours, nous sommes restés assis sur un demi-million de francs qui soudainement ne valait plus rien", raconte Che Wagner. Finalement, un accord a été trouvé.

Revenu inconditionnel

L'initiative a été déposée en octobre 2013. Elle demande d'accorder un revenu inconditionnel à tous, actifs ou non, permettant une existence économique digne. Ce revenu serait d'environ 2500 francs.

Chaque résident légal en Suisse le toucherait, riche ou pauvre. Il serait financé en grande majorité par une redistribution des aides sociales ainsi que par divers impôts. Le coût de ce dispositif qui a peu de chances de voir le jour est estimé à 200 milliards de francs par an.

La vente de la chambre forte permettrait de financer la campagne de votation, selon les voeux des initiants. Parmi ceux-ci figure notamment l'ancien vice-chancelier de la Confédération Oswald Sigg.

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