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Genève: le salaire minimum de 23 francs de l’heure s'impose

Le peuple genevois a accepté l’introduction d’un salaire minimum de 23 francs de l’heure ce dimanche. Cette initiative s’inspire du système déjà en place à Neuchâtel et dans le Jura.

27 sept. 2020, 12:30
/ Màj. le 27 sept. 2020 à 16:51
Les Genevois devraient accepter dimanche l'initiative des syndicats qui impose un salaire minimum de 23 francs de l'heure dans toutes les branches.

Un salaire minimum de 23 francs de l'heure sera introduit à Genève dans toutes les branches. Le peuple a accepté une initiative des syndicats qui s'inspire du système déjà en place à Neuchâtel et dans le Jura.

Ce texte, qui était présenté en votation sans contre-projet, est accepté par 58,15% des votants. La gauche était unie derrière cette initiative qui avait facilement fait le plein de signatures. Le taux de participation a atteint 54,16%.

L'initiative populaire "23 frs, c'est un minimum" vise à lutter contre la précarité. Selon les syndicats, il n'est pas possible de vivre dignement à Genève avec un salaire inférieur. Ces 23 francs correspondent à 4'086 francs mensuels pour 41 heures de travail hebdomadaire.

Plus de 30'000 personnes seraient concernées, dont deux tiers de femmes, estiment les syndicats. Parmi les secteurs touchés: l'hôtellerie-restauration, le nettoyage, l'économie domestique, la coiffure, l'esthétique ou encore le commerce de détail. Il s'agit de revaloriser des professions de l'ombre qui se sont révélées essentielles pendant la crise sanitaire.

"Appel d'air"

Le Conseil d'Etat, qui n'était pas favorable à ce salaire minimum, réunira d'ici dix à quinze jours les partenaires sociaux pour discuter de sa mise en oeuvre "qui ne sera pas simple", selon Mauro Poggia, chef du Département de l'emploi (DSES). Le ministre MCG a précisé dimanche devant la presse que le salaire minimum serait appliqué même si une convention collective prévoit un tarif plus bas.

La place de travail genevoise va devenir attractive même pour des travailleurs qualifiés, étant donné la différence avec les salaires minimaux français ou allemands, a relevé M. Poggia. Il redoute ainsi "un appel d'air", même si aucun effet pervers n'a été constaté à Neuchâtel.

Troisième essai

La droite et les milieux économiques ont combattu cette obligation légale qui met à mal, selon eux, le partenariat social. Ils estiment que les dispositifs de lutte contre la sous-enchère salariale suffisent. Pour la gauche, il ne s'agissait pas d'attaquer le partenariat social, mais de compléter ses manquements.

C'est la troisième fois que les Genevois se prononçaient sur le principe d'un salaire minimum. Ils avaient dit "non" en 2011 à un projet cantonal et rejeté en 2014 une initiative des syndicats au niveau fédéral. La crise sanitaire et économique a modifié la donne.

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