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EPFL: des étudiants dénoncent des agressions et un sexisme latent

Des étudiantes et étudiants de l’EPFL ont dénoncé dans une vidéo des cas de harcèlement sexuel, de sexisme et d’homophobie. La direction dit soutenir la démarche de la commission estudiantine depuis le début.

02 déc. 2020, 11:52
De nombreux autres témoignages ont été récoltés et sont diffusés sur les réseaux sociaux.

Une vague #MeToo commence à déferler sur l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Des étudiantes et étudiants dénoncent dans une vidéo des cas de harcèlement sexuel, de sexisme et d’homophobie. De nombreux autres témoignages ont été récoltés et sont diffusés sur les réseaux sociaux.

Ce mouvement, révélé mardi par Le Temps et la RTS, s’est cristallisé autour d’une vidéo d’une dizaine de minutes publiée le même jour sur le compte Instagram de Polyquity. Cette commission de l’Association estudiantine AGEpoly de l’EPFL – qui promeut l’égalité de genre sur le campus via son projet #PayeTonEPFL – a recueilli les témoignages de quatre étudiantes et un étudiant.

 

 

Tous se confient sur des expériences de harcèlement sexuel, de sexisme, de gestes déplacés, de menaces ou d’homophobie. Polyquity espère ainsi attirer l’attention de la direction de l’EPFL sur ces gestes et paroles discriminatoires. La plupart des témoignages ont été récoltés depuis l’été dernier.

«Réaliser l’ampleur du phénomène»

«Toutes les filles ont des histoires à raconter et c’est le bon moment pour que les gens réalisent l’ampleur du phénomène», a dit mardi la présidente de Polyquity, Marijn Van Der Meer, sur les ondes de la RTS dans l’émission Forum. «Nous avions déjà récolté une vingtaine de témoignages jusqu’à aujourd’hui (mardi, ndlr) et depuis la publication de la vidéo 20 autres sont arrivés. J’espère que cela va choquer», explique-t-elle.

«Il faut que la direction de l’EPFL réagisse et prenne des mesures immédiates. Nous avons constaté que jusqu’à présent personne n’osait se plaindre ni ne savait vers qui se tourner pour obtenir de l’aide», a-t-elle aussi affirmé. Polyquity recueille les témoignages sur son site internet, par courriel, sur ses comptes Instagram et Facebook.

Soutien de la direction

De son côté, la direction de l’EPFL dit soutenir la démarche de la commission estudiantine depuis le début. Elle dénonce des «comportements choquants» et «condamne tout type de harcèlement sexuel et de sexisme», a indiqué à Keystone-ATS la porte-parole de l’institution Corinne Feuz. L’Ecole partage d’ailleurs les témoignages sur ses propres canaux de communication.

 

 

Mme Feuz précise qu’un dispositif existe déjà au sein de l’EPFL pour écouter les étudiantes et étudiants et enregistrer des dénonciations: tant à l’interne avec la Cellule Respect et le Service des affaires estudiantines qu’à l’externe avec une personne de confiance indépendante, médiatrice et gestionnaire des conflits.

«Sur un campus de 17’000 personnes, nous avons reçu très peu de plaintes. Entre 2009 et 2017, quatre plaintes pour harcèlement sexuel ont été déposées», affirme la porte-parole de l’EPFL.

L’institution dit vouloir «agir conjointement» avec Polyquity dans ce combat. Mme Feuz rappelle aussi qu’un poste de vice-présidente de l’EPFL pour la diversité et la durabilité a été créé pour le début de l’an prochain, qui permettra notamment de «chapeauter tout ça».

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