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Entreprises responsables: pour la presse, la thématique restera d’actualité

Dans ses principaux titres, la presse suisse déclare que la thématique des «entreprises responsables» sera encore d’actualité au lendemain du refus de l’initiative.

30 nov. 2020, 07:32
La presse romande souligne que la thématique de la responsabilité des entreprises s'est durablement ancrée dans l'agenda politique malgré le rejet de l'initiative "pour des entreprises responsables" (image symbolique).

Au lendemain du refus de justesse de l’initiative «pour des entreprises responsables», la presse suisse souligne que la thématique n’en est pas pour autant reléguée aux oubliettes. Les entreprises sont priées de tenir les promesses faites pendant la campagne.

Le système économique et financier dominant a gagné grâce aux subtilités du système politique mais il a gagné «du temps, guère plus», estime Arcinfo. «Ce dimanche, la responsabilité des entreprises s’est installée durablement dans le paysage politique. L’ignorer serait irresponsable», ajoute le journal.

Ce dimanche, la responsabilité des entreprises s’est installée durablement dans le paysage politique. L’ignorer serait irresponsable
Arcinfo

Si les multinationales les moins regardantes en matière de droits humains ont échappé ce dimanche «aux foudres judiciaires», elles n’éviteront plus «des dégâts d’images irréversibles, si elles ne comprennent pas que le monde a changé», abonde La Tribune de Genève.

Pour Le Matin, les initiants ont même remporté «une victoire symbolique» et brisé un tabou en s’arrogeant un droit de regard sur la morale des affaires privées des multinationales.

Campagne particulièrement tendue

A l’instar de plusieurs journaux, Le Journal du Jura souligne que c’est «l’engagement massif, financier en particulier, des milieux économiques et de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter qui ont fait pencher la balance dans la dernière ligne droite». En cette période de crise, la menace sur les PME brandie par les opposants «a tapé dans le mille».

L’establishment politique et économique doit «une fière chandelle» à Karin Keller-Sutter qui a apposé sa marque au débat public en «exploitant de vieux filons» que sont le libéralisme, la peur du lendemain et un certain conformisme, ajoute La Liberté.

Plusieurs journaux relèvent en outre le caractère extraordinaire et particulièrement tendu de la campagne. Le Temps rappelle qu’elle a été marquée par «des attaques de part et d’autre, l’immixion d’un ministre burkinabé convié par la vert’libérale Isabelle Chevalley, un tout-ménage 'trompe-l’oeil' des initiants et des annonces pleine page de multinationales ou de banques».

 

 

Le Courrier mentionne pour sa part la «brutalité nouvelle» de la campagne et la plainte déposée par Glencore ainsi que les mesures provisionnelles demandées pour bloquer les arguments des initiants.

«Cette campagne a donc fini par déraper au-delà de tous les clichés. Y compris dans certains milieux de la société civile», conclut 24 Heures. Et de parler d’une campagne «plus américaine que celle de Biden contre Trump, avec des swing states et des grands électeurs – notamment ceux des petits cantons – qui font basculer dans le camp du non le vote populaire majoritairement pour».

«De la parole aux actes»

Les discussions menées durant la campagne ont débouché sur de nombreuses promesses, notamment de la part des multinationales, rappelle Le Temps. Il s’agit désormais de passer «de la parole aux actes». Et le journal d’en appeler à la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, pour qu’elle incite les entreprises « à ne pas se contenter d’un rapport annuel prétexte». «Les Suisses veulent constater des actes forts, pas lire de jolis rapports», renchérit Le Quotidien Jurassien.

Le Courrier relève que la pression ne viendra pas seulement du peuple suisse mais aussi de la communauté internationale, qui se donne des lois en la matière. Un projet est en cours de de préparation au sein de l’UE, rappelle le journal. Et de conclure: «La Suisse ne pourra pas impunément abriter des multinationales-voyoues sans en payer les conséquences».

Réflexe très suisse

Même son de cloche outre-Sarine dans le Tages-Anzeiger qui note que la tendance internationale ne disparaîtra pas, même si les Suisses ont décidé de ne pas la suivre. Et de relever que c’est un réflexe très suisse d’attendre de voir ce que les autres font avant d’entraver l’économie.

La NZZ considère le pourcentage élevé de «oui» comme un succès pour les initiants et le résultat du vote montre que les sujets tels que la durabilité, la protection de l’environnement et du climat prendront plus d’importance dans le débat à l’avenir. Le journal zurichois note encore que, bien que les milieux économiques et bourgeois aient eu les meilleures réponses aux questions de durabilité et de responsablité, ils se sont montrés sur la défensive.

A lire aussi : Entreprises responsables: l’initiative refusée de justesse, un «signal» pour les partisans

Pour le Blick, l’économie suisse ne doit pas devenir arrogante après cette victoire étroite. Les Suisses ont un sens aigu des qualités et des défauts des initiatives. Ils ne se laissent pas embobiner par des titres qui sonnent bien mais font attention aux détails. Beaucoup d’entre eux ont compris que l’initiative n’aurait pas profité aux millions de personnes qui sont employées par des entreprises suisses dans le monde entier, estime le Blick.

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