Les grands hôpitaux suisses disposent de chambres d'isolement pour traiter les patients infectés par le virus Ebola. Du personnel soignant a aussi été formé spécialement. L'Hôpital universitaire de Bâle-Ville (USB) dispose de deux chambres d'isolement.
L'hôpital bâlois a informé mercredi sur les mesures prises pour accueillir d'éventuels malades. L'information vise à tranquilliser la population, qui n'est actuellement "sûrement pas en danger", a indiqué mercredi le médecin cantonal de Bâle-Ville Thomas Steffen.
Il faut un contact direct avec le patient pour que la maladie se transmette. Il n'y a actuellement aucun cas confirmé d'Ebola en Suisse. Compte tenu de la mobilité accrue des populations et de la présence d'un centre pour requérants d'asile à Bâle, le canton doit bien évidemment se préparer.
Expérience d'un cas
Une patiente atteinte par le virus Ebola a été soignée et guérie il y a un certain temps déjà à Bâle, a précisé Andreas Widmer, responsable de l'hygiène à l'USB. L'établissement a donc une certaine expérience.
Si un patient souffrant d'Ebola est admis à l'USB, les mesures de sécurité les plus élevées seront immédiatement mises en place. Cette mesure a aussi pour but d'éviter que des membres du personnel hospitalier ne renoncent à venir travailler par peur de contracter la maladie.
Sur les 5500 employés de l'USB, peu auront à traiter des cas d'Ebola. Seuls des volontaires s'occuperont de ces patients. L'hôpital bâlois dispose depuis 18 ans déjà d'une équipe de volontaires pour traiter les patients victimes des maladies les plus dangereuses.
30 à 40 personnes mobilisées
Un seul cas d'Ebola mobilise 30 à 40 personnes par jour. Il faut entre une heure et une heure et demie à un médecin pour entrer dans une chambre d'isolement. Lorsqu'un patient quitte la chambre d'isolement, il faut 24 heures pour la désinfecter.
Le personnel en contact avec les malades dispose d'équipements spéciaux. Ils doivent être détruits après une utilisation. Les équipements utilisés sont stockés dans des conteneurs étanches, puis placés dans un autoclave pendant 18 minutes à 134 degrés. Le virus Ebola est ainsi éliminé. Le personnel s'entraîne depuis six semaines par équipe de deux à mettre ces combinaisons spéciales.
Analyses
Les analyses représentent aussi un problème. Dans le cas d'Ebola, les échantillons ne peuvent être analysés que dans un laboratoire de type B4. Il n'en existe que deux en Suisse, à Spiez (BE) et à Genève. Le transport des échantillons de l'hôpital vers le laboratoire exige des mesures de sécurité très strictes. Il faut compter entre 24 et 36 heures pour obtenir un résultat d'analyses.
Si l'USB disposait d'un laboratoire de type B4 agréé au sein du bâtiment, les examens pourraient être réalisés en six heures. Des discussions sont en cours avec la Confédération pour installer un tel laboratoire à l'USB.
Une demi-douzaine d'hôpitaux en Suisse sont équipés pour traiter des malades d'Ebola. Comme l'a indiqué Catherine Cossy, porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), ce dernier peut théoriquement intervenir dans la répartition des patients dans les hôpitaux. Tout déplacement de malade doit toutefois être évité afin de réduire les risques de contagion, souligne Andreas Widmer.