Quatre membres d’une famille sont décédés à Montreux (VD) après avoir chuté d’un immeuble. Une cinquième personne se trouve dans un état grave. Le drame s’est produit alors que la police tentait, sans succès, d’entrer en contact pour une affaire de scolarisation.

Les corps ont été retrouvés jeudi matin vers 07h00 au pied de cet immeuble du centre-ville, voisin du casino de Montreux. Il s’agit des membres d’une famille française, indique la police cantonale vaudoise. Le père et la mère ainsi que la sœur jumelle de celle-ci sont décédés, tout comme la fille du couple, âgée de 8 ans. Le fils aîné de 15 ans a été hospitalisé dans un état grave.

Le drame est survenu alors que deux gendarmes venaient de frapper à la porte de l’appartement de cette famille. Les policiers étaient munis d’un mandat d’amener (délivré quand une personne ne répond pas à une convocation écrite) au sujet de la scolarisation à domicile du fils.

«Les gendarmes ont frappé à la porte et entendu une voix leur demandant qui était là. Après s’être annoncés, les gendarmes n’ont plus entendu de bruit dans l’appartement», indique la police cantonale dans son communiqué. Les policiers sont alors partis et, quelques minutes plus tard, les cinq personnes tombaient de leur balcon, situé au septième étage de l’immeuble.

Une enquête a été ouverte. Elle devra notamment déterminer «s’il s’agit d’une chute ou si le drame s’est produit dans d’autres circonstances», explique Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise, à la RTS. Une chose est toutefois certaine: le drame s’est déroulé «à huis clos», sans l’intervention d’une autre personne à l’intérieur de l’appartement, a indiqué le responsable communication à la police cantonale lors d’un point presse.

Il était impossible "d’imaginer un acte aussi dramatique.

Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police vaudoise

Il a expliqué que la famille n’avait pas donné suite à une convocation pour un contrôle lié à cette scolarisation à domicile, d’où l’intervention des gendarmes à leur domicile. Il était toutefois impossible «d’imaginer un acte aussi dramatique», a-t-il ajouté.

Pas connue de la police, ni de la justice

Hormis cette procédure administrative, la police n’était pas au courant de problèmes au sein de la famille. Elle n’était ni connue des services de police ni de la justice, a relevé M. Sauterel.

La police a été alertée jeudi matin par un témoin. Elle a ensuite bouclé le secteur et dressé plusieurs tentes blanches. La police scientifique était notamment sur place, tout en haut de l’immeuble d’où sont tombées les victimes. Des corbillards ont quitté les lieux vers midi.

Un habitant de la tour raconte au Matin: «Je venais de me réveiller. Je n’arrive pas à vous décrire exactement le bruit que j’ai entendu. Des cris? Je suis sorti sur mon balcon. On n’arrive pas à fixer cette image longtemps. Il y avait trois corps à gauche et deux plus à droite. Il y avait les enfants… Surtout. J’ai compris tout de suite.»

Une famille «discrète»

D’après plusieurs témoignages recueillis par Blick.ch, la famille en question était plutôt «discrète». Un voisin affirme avoir senti de fortes odeurs d’encens ces derniers jours, alors que d’autres soupçonnaient les victimes d’appartenir à une secte.

Selon la RTS, une des femmes décédées était ophtalmologue et exerçait jusqu’à aujourd’hui en Valais.

L’annonce du drame, qui a frappé une famille française, a évidemment été reprise par certains médias de l’Hexagone, notamment Le Parisien et BFMTV.

Choc et émotion

Le drame a suscité beaucoup d’émotion à Montreux et au-delà. Le syndic de la ville Olivier Gfeller, et le municipal Jean-Baptise Piemontesi ont été alertés tôt le matin et se sont rendus sur place. «Choqués et émus», ils ont adressé leurs condoléances à toutes les personnes touchées par ce tragique événement, indique la ville de Montreux dans un communiqué.

Drame familial à Montreux: la thèse du suicide collectif privilégiée

L’enquête de police menée à la suite du drame survenu à Montreux le jeudi 24 mars permet d’écarter l’intervention d’un tiers et laisse supposer que toutes les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres.