La Suisse soutient toutes les démarches dans ce sens, notamment les propositions du CICR. L'appel du chef de la diplomatie à mettre fin à «la situation intolérable» qui prévaut en Syrie s'inscrit dans le cadre de deux «principes essentiels» de la politique étrangère de la Suisse rappelés par M. Bukhalter, la «solidarité» et la «responsabilité».
Principes dans lesquels s'inscrit également l'action humanitaire de la Confédération, dont la journée était justement placée sous le thème «partager la responsabilité».
L'appel de M. Burkhalter intervient alors que l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan négocie avec les autorités syriennes pour assurer notamment l'accès des organisations humanitaires aux personnes dans le besoin.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), soutenu en particulier par la Russie, demande des cessez-le-feu quotidiens en Syrie dans cet objectif.
Partenaires nécessaires
M. Burkhalter a par ailleurs souligné dans son discours «les limites» de l'action humanitaire de la Suisse, qui ne peut assurer seule ses tâches. Il a notamment pris pour exemple la lutte contre la faim au Sahel, contre la pauvreté et les catastrophes naturelles en Haïti, pour soutenir la population palestinienne vulnérable et les processus de transition en Afrique du Nord.
Pour toutes ces missions, la Suisse a besoin de partenaires. Elle prévoit ainsi de renforcer sa présence auprès des principales organisations internationales, mais aussi sur le terrain. Le Corps suisse d'aide humanitaire sera davantage appelé à intervenir, a dit le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Prévention des catastrophes
La Suisse veut aussi être plus active dans la prévention des catastrophes et soutenir ses pays partenaires dans ce sens. Elle entend également faire des propositions dans le cadre de la conférence Rio+20 pour la prévention et la gestion des crises environnementales.
«Forte des atouts qu'elle possède dans de nombreux domaines, la Suisse peut contribuer à résoudre des problèmes globaux, par exemple en matière de santé, d'accès à l'eau ou à la nourriture, d'énergie, de défis sociaux, environnementaux et climatiques», a estimé M. Burkhalter.
Dans le cadre des conflits armés, la population civile doit être mieux protégée, et l'accès des humanitaires mieux assuré.
La défense de nos intérêts et celle de nos valeurs, inscrites toutes deux dans la Constitution helvétique, ne sont pas antinomiques, a souligné le chef du DFAE: «en défendant nos valeurs, nous assurons aussi nos intérêts», a-t-il dit.