En période de crise et de chômage, la protection des salaires qui accompagne la libre circulation doit être renforcée, a affirmé hier Paul Rechsteiner, président de l'Union syndicale suisse (USS). Car la pression sur les salaires menace la main-d'oeuvre indigène. Une «bombe à retardement sociale qui ne profitera qu'aux démagogues xénophobes», selon Renzo Ambrosetti, coprésident du syndicat Unia.
Les frontaliers
Exemple frappant à Genève, dans le secteur de la chimie. Selon Unia, entre 2000 et 2008, les écarts de salaires entre indigènes et frontaliers se sont creusés de 10,7% à 16,3%. Dans le même temps, la part des frontaliers dans ce secteur est passée de 18% à 34%. Et le salaire moyen n'a presque pas progressé. Conclusion: on remplace le personnel suisse par des frontaliers moins payés.
Des problèmes analogues sont constatés dans l'économie domestique et le travail temporaire, deux branches où des conventions collectives de travail (CTT) peinent à...