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Crash à Téhéran: doctorant de l’EPFZ mort dans l’accident, piste du tir de missile privilégiée

Un doctorant de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et son amie sont décédés dans le crash du Boeing à Téhéran, en Iran. Le mystère demeure sur les causes de l’accident. Les Etats-Unis et le Canada privilégient la thèse du missile, l’Iran réfute catégoriquement.

10 janv. 2020, 18:34
La catastrophe a entraîné la mort de 176 personnes.

L’Iran a nié catégoriquement vendredi la thèse selon laquelle le Boeing 737 qui s’est écrasé mercredi près de Téhéran aurait été touché par un missile. Cette piste est privilégiée par plusieurs pays, notamment le Canada dont nombre de citoyens ont péri dans le crash.

 

Citant une "source informée", l'agence de presse iranienne Fars a indiqué vendredi soir que "la cause du crash de l'avion ukrainien sera annoncée" samedi après une réunion de la commission d'enquête "en présence des parties (iraniennes) et étrangères". Toute spéculation avant cette "annonce officielle" n'est "pas crédible", souligne-t-elle.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait précédemment indiqué que son pays estimait également que l'appareil ukrainien avait "probablement" été abattu par un missile iranien. En début de soirée, Kiev a annoncé que les experts ukrainiens envoyés en Iran avaient obtenu l'accès aux boîtes noires.

La catastrophe a entraîné la mort de 176 personnes – essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens. Un doctorant de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et sa partenaire, tous deux Iraniens, sont également décédés, a confirmé l’EPFZ.

 

La thèse du missile

Le drame est survenu mercredi avant l’aube, quelques heures après des tirs de missiles par Téhéran sur des bases utilisées par l’armée américaine en Irak. Londres et Ottawa ont affirmé que l’aéronef avait sans doute été abattu par un missile iranien, probablement par erreur, et des vidéos difficiles à authentifier circulent sur la toile à l’appui de cette thèse.

«Une chose est sûre, cet avion n’a pas été touché par un missile», a affirmé le président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, à la presse.

Une chose est sûre, cet avion n’a pas été touché par un missile.
Ali Abedzadeh, président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO)

 

Il a mis en garde contre toute spéculation qui ne tiendrait pas compte des résultats de l’analyse des boîtes noires de l’appareil, retrouvées dès mercredi.

Promesse de transparence

Le vol PS752 de la compagnie Ukraine Airlines International (UAI) s’est écrasé à l’ouest de Téhéran, très vite après son décollage. Une vidéo d’une vingtaine de secondes, qui montrerait le moment où un missile frappe l’appareil, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. On peut y voir un objet lumineux grimpant rapidement vers le ciel et frappant ce qui semble être un avion.

 

«Nous avons vu certaines vidéos», a déclaré M. Abedzadeh. «Nous confirmons que l’avion a été en feu pendant 60 à 70 secondes», mais dire «qu’il a été touché par quelque chose ne peut pas être correct sur le plan scientifique».

Alors que les appels à faire la vérité se multiplient, notamment de Kiev, Londres, Ottawa, ou encore Paris, Téhéran promet une enquête «transparente» et de tout faire pour faciliter la tâche des pays comptant des ressortissants dans les victimes.

Large enquête

Téhéran – avec qui Ottawa a rompu ses relations en 2012- a dit attendre l’arrivée d’une équipe canadienne de 10 personnes chargée de «s’occuper des affaires relatives aux victimes canadiennes». L’Iran a invité Boeing, le constructeur américain de l’avion, à «participer» à l’enquête.

Selon le chef de l’Aviation civile iranienne, les Américains, les Canadiens, les Français, les Ukrainiens, et les Suédois ont été invités à observer les méthodes de travail suivies par les Iraniens sur cette affaire. Paris peut participer à l’enquête en tant que pays du constructeur des moteurs de l’avion.

L’agence américaine en charge de la sécurité des transports (NTSB) a annoncé que Washington allait aussi y participer, comme son homologue au Canada.

Pire catastrophe depuis 1988

«La thèse d’un missile frappant l’avion n’est pas exclue, mais elle n’est pas confirmée non plus», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Facebook avant que Kiev ne remercie Washington pour les «informations importantes» reçues des Etats-Unis sur la catastrophe, sans donner plus de détails.

Celle-ci est la pire connue par l’aviation civile en Iran depuis le drame de l’Airbus d’Iran Air (290 morts) que l’armée américaine avait assuré avoir abattu par erreur en 1988.

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a estimé qu’il n’y avait «aucune raison de ne pas croire» les informations de plusieurs pays occidentaux soutenant la thèse d’un missile. Allant dans le même sens, les Pays-Bas ont annoncé disposer d’informations selon lesquelles un missile iranien est «probablement» à l’origine du crash.

Mettant en garde contre toute conclusion hâtive, M. Abedzadeh a insisté sur le fait que les débris de l’avion ont été collectés «sur une surface très limitée». Selon lui, cela ne semble pas plaider pour une «explosion».

Vols suspendus

Il a aussi appelé à ne pas spéculer sur le fait que le pilote n’a pas appelé la tour de contrôle pour signaler un problème: celui-ci, a-t-il dit, ne devait avoir qu’une chose en tête, «sauver l’avion».

Les autorités suédoises ont suspendu vendredi les vols directs entre la Suède et l’Iran, invoquant un «manque de clarté». Le groupe allemand Lufthansa a également annoncé l’annulation de ses vols quotidiens vers Téhéran jusqu’au 20 janvier.

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