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Conflit en Ukraine: Poutine s'en prend aux Occidentaux et à Kiev

Alors que le président russe Vladimir Poutine accusait jeudi les Occidentaux de n'avoir pas su contrôler les pro-européens arrivés au pouvoir à Kiev il y a un an, l'UE décidait de renforcer ses sanctions en Crimée.

18 déc. 2014, 15:37
Poutine n'a pas mâché ses mots pour critiquer l'Occident et Kiev.

Vladimir Poutine n'a rien cédé jeudi sur le conflit ukrainien, dénonçant à la fois l'Ukraine et les Occidentaux lors de sa conférence de presse annuelle qui a duré plus de trois heures. Alors que le président russe s'exprimait en termes vifs, l'UE décidait de renforcer ses sanctions en Crimée.

"J'estime que nous avons raison en ce qui concerne la crise en Ukraine. Et comme je l'ai déjà dit, nos partenaires occidentaux ont tort", a déclaré le président russe dans une formule lapidaire.

M. Poutine, qui a qualifié l'Occident d'"empire", a accusé les Occidentaux de n'avoir pas su contrôler les pro-européens arrivés au pouvoir à Kiev il y a un an, après la chute de Viktor Ianoukovitch. "Il n'y aurait pas de guerre civile aujourd'hui en Ukraine. Mais nos partenaires occidentaux ont choisi une autre position", a-t-il dit.

Volontaires, non mercenaires

Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de fournir des armes aux séparatistes prorusses et d'y avoir envoyé des troupes, ce que Moscou dément.

Interrogé de manière très directe par un journaliste ukrainien sur le nombre de militaires russes qui combattent aux côtés des séparatistes et sur ceux qui sont morts en Ukraine, M. Poutine a éludé la question. Il s'est contenté d'évoquer ceux qui "suivant l'appel de leur conscience accomplissent leur devoir ou qui en tant que volontaires combattent dans l'Est de l'Ukraine". "Il ne s'agit pas de mercenaires car ils ne reçoivent pas d'argent", a-t-il ajouté.

Alors qu'un nouveau cessez-le-feu est dans l'ensemble respecté depuis quelques jours dans l'Est, M. Poutine a accusé Kiev de ne pas respecter les engagements pris lors des accords de Minsk: "Les unités qui auraient dû quitter certaines zones, par exemple l'aéroport de Donetsk, sont toujours sur place", a-t-il dit.

Il a enfin accusé les Occidentaux d'avoir érigé un nouveau mur entre la Russie et l'Europe, 25 ans après la chute de celui de Berlin. Le président russe ne s'est en revanche pas exprimé sur le rapprochement annoncé la veille entre Cuba, pays satellite de l'ancienne URSS, et les Etats-Unis.

"Opération punitive"

Cette semaine, Bruxelles avait indiqué attendre "des actes" concrets de la part du Kremlin et Washington a laissé entendre qu'un changement de ton pourrait entraîner une levée rapide des sanctions.

Le président russe l'a reconnu: les mesures de rétorsion occidentales jouent un rôle dans la grave crise monétaire dans laquelle la Russie a plongé, à l'origine de "25%-30%" des difficultés du pays.

"Dans le sud-est de l'Ukraine, les autorités de Kiev mènent une opération punitive", a encore déclaré M. Poutine. "Après le coup d'Etat mené à Kiev par la force armée", les nouvelles autorités n'ont pas souhaité entamer un dialogue avec l'Est prorusse mais "ont envoyé la police, puis l'armée quand cela n'a pas suffi et maintenant ont instauré un blocus économique", a-t-il poursuivi.

Sanctions renforcées en Crimée

Alors que M. Poutine s'exprimait devant les journalistes à Moscou, l'UE adoptait de nouvelles sanctions visant la Crimée, y interdisant tous les investissements européens ainsi que les croisières. Ces nouvelles mesures prendront effet dès samedi. Elles visent les activités russes d'exploration pétrolière et gazière en mer Noire ainsi que le tourisme dans la péninsule.

Peu avant, Angela Merkel avait averti: les sanctions contre la Russie sont "inévitables" tant que la situation reste confuse. "L'objectif de notre action est et demeure une Ukraine souveraine et territorialement unie qui puisse décider de son avenir", a-t-elle souligné, précisant que cela nécessitait "patience et persévérance".

La principale interlocutrice européenne de Vladimir Poutine a aussi insisté sur le fait que l'Europe cherchait toujours le dialogue avec Moscou et que l'objectif était "la coopération européenne en matière de sécurité avec la Russie, pas contre la Russie".

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