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Christoph Blocher frappé par la tiédeur de la réaction de Bruxelles

Pour l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, l'Union européenne (UE) se montre clémente envers la Suisse après les votations de dimanche. Il appelle vendredi au calme pour les discussions futures avec Bruxelles.

14 févr. 2014, 10:01
blocher

L'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher a été surpris de voir comment l'Union européenne (UE) a réagi à l'acceptation de l'initiative anti-immigration de l'UDC. Pour le vice-président de l'UDC, elle se montre clémente. Il appelle au calme pour les discussions futures avec Bruxelles.

Le conseiller national zurichois s'attendait à ce que l'UE annonce l'annulation de "tous les accords" bilatéraux et ferme "complètement les portes" le jour suivant la votation de dimanche. "Les représentants de l'UE ne l'ont pas fait", déclare M. Blocher dans des interviews publiées vendredi dans le "Tages-Anzeiger" et "Der Bund".

L'UE n'a pas demandé la résiliation des accords après le référendum, mais a clairement indiqué qu'elle considérait les contingents pour les travailleurs comme incompatibles avec la législation européenne. Elle a en revanche suspendu les négociations sur l'accord de l'électricité et a retiré de son agenda de cette semaine les discussions sur les questions institutionnelles.

"Rien de capital n'a changé"

Christoph Blocher reste toutefois impassible. "Bien sûr, Bruxelles nous menace. Mais après vous verrez, c'est le pragmatisme qui va primer", dit-il dans "Le Matin". Bruxelles ne peut "se permettre de se couper de la Suisse", notamment dans le marché de l'électricité, estime-t-il.

Jusqu'à présent, rien de capital n'a changé, selon l'ancien conseiller fédéral. Il faut renégocier les accords, ce qui ne correspond pas à une rupture, explique-t-il dans le "Tages-Anzeiger" et "Der Bund". "Vous verrez, aucun accord ne sera résilié", pronostique-t-il.

Pour le tribun zurichois, la position géographique de la Suisse, comme pays de transit pour le trafic, est un atout. "Peut-être que certains politiciens de l'UE n'ont pas compris ces interconnexions, mais les industries concernées ne sont pas stupides", lance-t-il. Selon lui, elles feront pression sur leur gouvernement pour maintenir ces conditions.

Déclaration controversée sur les Romands

M. Blocher revient également sur sa déclaration controversée sur le moindre patriotisme des Romands par rapport aux Alémaniques. C'était une constatation, pas un reproche, selon lui. Dans "Le Matin", il déclare regretter d'avoir été mal compris et affirme n'avoir jamais dit que les Romands sont de mauvais patriotes. "Et d'ailleurs, je ne le pense pas non plus".

Et le conseiller national de préciser: "Lorsque j'évoque 'une conscience nationale plus faible' du côté de la Suisse romande, je fais référence à l'histoire. En Suisse alémanique, on est très attaché à l'histoire suisse et au souvenir des premiers cantons de la Confédération, qui se sont liés il y a plus de 700 ans". Par contre, ajoute M. Blocher, les Romands se déclarent "plus ouverts".

Interrogé sur son avenir en politique, le conseiller national répond qu'il ne sait pas encore s'il va se lancer en 2015.

L'importance des frontières ouvertes

Le directeur de l'Office fédéral des transports (OFT), Peter Füglistaler, répond pour sa part, dans une interview publiée par la "Neue Luzerner Zeitung" et le "St. Galler Tagblatt", à la question de savoir si le trafic de transit pourrait constituer un atout pour la Suisse. "L'accord sur les transports terrestres est utile aux deux parties", souligne-t-il.

Avec cet accord, la Suisse a pu consolider la politique de transfert de la route au rail, dit le directeur de l'OFT. En contre-partie, l'UE a obtenu l'accès complet au marché, y compris le droit de passage des camions de 40 tonnes.

Pour la Suisse, c'est un accord très avantageux, poursuit le haut fonctionnaire. La majorité du trafic transfrontalier des marchandises sert à l'approvisionnement de la Suisse, soutient-il. "La Suisse a un grand intérêt à avoir des frontières ouvertes".

Interdiction des camions le dimanche en question

Si les accord bilatéraux devaient être résiliés à cause de l'initiative sur l'immigration, M. Füglistaler estime que dans le domaine des transports, l'accès au marché européen pour les transporteurs routiers et ferroviaires suisses serait en jeu. En outre, certaines réglementations internes importantes qui sont assurées par l'accord sur les transports avec l'UE seraient remises en question, par exemple l'interdiction pour les camions de circuler la nuit et le dimanche.

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