Pour l'homo sovieticus, l'expression du bonheur, c'était quand deux hommes en imperméable frappaient à votre porte et vous demandaient: "Ivan Ivanovitch c'est vous?" et qu'on pouvait lui répondre, "Ivan Ivanovitch, c'est en face" . Et pour l'homo helveticus? Serait-ce le fait de posséder un robot ménager Zug avec programme fondue-raclette, de réussir à la perfection sa recette de läckerli, ou bien?
Si les philosophes et les rédacteurs de revues lifestyle s'échinent à définir le bonheur, l'Office fédéral de la statistique (OFS) en évalue l'échelle. Rien que ça. Il publie "pour la première fois un système d'indicateurs multithématique pour mesurer le bien-être" .
"Il est difficile de mesurer le bonheur, il s'agit d'une émotion" , reconnaît Jürg Furrer, de l'OFS. "Aussi, nous préférons le terme de satisfaction. Il s'agit davantage d'un jugement rationnel, réfléchi" .
Quoi qu'il en soit, le fait même de s'interroger sur son niveau de bien-être devrait être...