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Bilan sanglant en Egypte, après l'assaut contre les pro-Morsi

Les violences ont repris jeudi en Egypte, au lendemain de l'assaut sanglant lancé par la police et l'armée contre les partisans de Mohamed Morsi, qui a fait au moins 525 tués.

15 août 2013, 18:34
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La dispersion de deux rassemblements des pro-Morsi, qui ont répliqué parfois au fusil d'assaut et aux cocktails Molotov, ainsi que les violences propagées dans tout le pays ont fait officiellement 525 tués, dont 482 civils, et plus de 3500 blessés. Mais le bilan pourrait être plus lourd. Parmi les nombreuses condamnations, le président américain Barack Obama a annulé des manoeuvres militaires avec le Caire.

Selon le chef des services d'urgence, 202 personnes ont péri sur la seule place Rabaa al-Adawiya. Les Frères musulmans évoquent eux 2200 tués et plus de 10 000 blessés.

Le gouvernement intérimaire mis en place par l'armée quand elle a destitué et arrêté le président islamiste Morsi le 3 juillet a décrété le couvre-feu au Caire et dans la moitié du pays et l'état d'urgence. La police est désormais autorisée à tirer à balles réelles sur les manifestants attaquant des biens publics ou les forces de l'ordre.

Deux policiers tués

L'appel des Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi, à des manifestations faisait craindre une nouvelle flambée de violences. Mais un porte-parole a dit que la confrérie avait subi "un coup sévère".

A la mi-journée, des "islamistes" ont incendié le siège de la province de Guizeh dans la banlieue du Caire. Deux policiers ont été tués par des "pro-Morsi" dans le nord et le centre selon les autorités. A Alexandrie, la deuxième ville du pays, plusieurs centaines de personnes ont manifesté.

Le gouvernement dirigé dans les faits par le chef de l'armée le général Abdel Fatah al-Sissi a prévenu mercredi soir qu'il ne tolérerait aucun nouveau rassemblement ou nouvelles violences. Il a salué "la très grande retenue" de la police mercredi.

Dans la nuit, des images aériennes ont montré le village de tentes des pro-Morsi en feu sur la place Rabaa al-Adawiya, occupée depuis plus d'un mois avant l'assaut sanglant de mercredi.

Critique lancée par Obama

La mosquée Rabaa al-Adawiya, épicentre de la contestation, a brûlé, a constaté un photographe de l'AFP sur place. Près de ce site, des dizaines de personnes venaient elles identifier les quelque 250 corps calcinés dans une mosquée.

Les Egyptiens étaient descendus en masse dans les rues fin juillet pour "donner mandat" à la toute-puissante armée afin d'en finir avec le "terrorisme", en référence aux milliers de manifestants pro-Morsi qui occupaient deux places du Caire. Mais plusieurs figures d'importance se sont désolidarisées de l'opération meurtrière.

Le vice-président Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix qui avait apporté sa caution au coup de force des militaires, a démissionné, disant refuser "d'assumer les conséquences de décisions avec lesquelles il n'était pas d'accord". La presse égyptienne était elle, en revanche, largement acquise à l'armée.

A l'étranger, l'intervention des forces de l'ordre a provoqué l'indignation. M. Obama a condamné jeudi "avec force les mesures prises par le gouvernement intérimaire égyptien". Il a encore dénoncé en particulier le rétablissement de l'état d'urgence.

Hollande, Chine ou encore Pillay

Il a également annoncé l'annulation de manoeuvres militaires conjointes avec Le Caire. Mais il n'est pas allé jusqu'à suspendre l'aide militaire des Etats-Unis, qui totalise 1,3 milliard de dollars par an.

Son homologue français François Hollande, qui a saisi l'ONU, a dénoncé la "répression", appelant à tout mettre "en oeuvre pour éviter la guerre civile". Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lui appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir, alors que la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a réclamé jeudi une enquête sur l'assaut des forces égyptiennes.

Le pape François a appelé à prier "pour la paix, le dialogue et la réconciliation" dans le pays où plusieurs églises ont été attaquées mercredi.

La Chine, partenaire économique de poids de l'Egypte, s'est dite "très préoccupée".

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