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Bâle: une septuagénaire avoue avoir tué un écolier

Le procès d’une septuagénaire accusée d’avoir tué un écolier de 7 ans en mars 2019 à Bâle a débuté lundi matin devant le tribunal pénal de Bâle-Ville.

10 août 2020, 11:18
Le procès qui a débuté lundi 10 août devrait durer deux jours. (illustration)

Au début de l’audience, la prévenue a reconnu avoir commis le crime dans un état d’affect. L’accusée âgée de 76 ans a raconté en détail ses différends avec les autorités qui durent depuis des décennies. «Elles auraient dû arrêter de nous tourmenter», a-t-elle déclaré aux juges.

Elle a admis avoir commis le crime. «Je le regrette chaque jour. Je suis désolée pour la famille», a-t-elle dit devant les parents de l’écolier tué présents dans la salle d’audience. L’accusée n’a jamais pensé qu’elle était capable de commettre un tel acte, a-t-elle ajouté. «J’étais désespérée parce que j’étais au bord du gouffre».

Lorsque le juge lui a demandé pourquoi un enfant devait mourir, l’accusée n’a pas pu donner de réponse. Elle a agi dans un moment de déprime. Les autorités l’avaient poussée à bout et l’avaient traitée comme «une proie facile». Personne ne s’est assis avec elle pour essayer de résoudre les problèmes, a-t-elle expliqué.

Tué en pleine rue

Les faits remontent au 21 mars 2019, vers 12h40. Un écolier âgé de 7 ans qui rentrait à la maison a été poignardé en pleine rue à Bâle. Le garçon a succombé à ses graves blessures. L’auteure, qui a reconnu les faits lors de l’audience, est une Suissesse âgée aujourd’hui de 76 ans. Le crime a créé une vive émotion dans la cité rhénane et dans toute la Suisse.

Selon l’acte d’accusation, la femme s’est approchée par-derrière de l’enfant qu’elle ne connaissait pas avec l’intention de le tuer. Elle lui a donné un coup de couteau à la gorge et l’a gravement blessé. Elle a ensuite quitté les lieux, puis s’est rendue à la police une heure plus tard.

 

Bougies et fleurs ornaient la rue où s’est déroulé le drame. (archives)

Attaque planifiée

La septuagénaire a planifié minutieusement cette attaque, estime le procureur. Selon l’acte d’accusation, la femme souffre d’une affection délirante chronique, soit une forme de quérulence très grave. Ce trouble s’est développé progressivement depuis 1977 et a été diagnostiqué par trois expertises psychiatriques.

Les démêlés judiciaires de son compagnon décédé en 1999 auxquels elle aurait été mêlée seraient le déclencheur de ce problème psychique. Il s’agirait en particulier de l’expulsion de force de leur appartement à Allschwil (BL) en 1992. Le couple s’est retrouvé temporairement sans toit.

Menaces de mort

Pendant plus de 40 ans, l’accusée a écrit des lettres toujours plus virulentes aux autorités. Ces courriers rempliraient plus de dix cartons à bananes, selon l’acte d’accusation. Dès 2002, ces lettres comportaient souvent des menaces de mort.

A partir de 2016, les menaces sont devenues plus fréquentes. Elle a souvent évoqué un acte de violence qui pourrait se produire à tout moment si ses demandes pour qu’on lui restitue des biens lui appartenant n’étaient pas satisfaites.

La dernière lettre de l’accusée au Tribunal fédéral est datée du 15 mars 2019, soit six jours avant le crime. Elle y écrit que le Tribunal fédéral veut que l’acte de violence qu’elle a souvent évoqué soit accompli.

«Calme et sereine»

Après le crime, la femme a envoyé un SMS à plusieurs personnes. Environ une heure après le meurtre, elle s’est présentée «calme et sereine» chez le procureur et lui a remis l’arme du crime, peut-on lire dans l’acte d’accusation.

Le Ministère public juge que l’accusée n’est pas responsable de ses actes en raison de son état mental. Il demande l’internement de la septuagénaire.

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