Un trafic aérien neutre en CO2 d’ici à 2050? Un postulat prévu au programme du Conseil national aujourd’hui demande au Conseil fédéral comment il compte atteindre ce but. Le Gouvernement propose d’accepter le texte. Des solutions innovantes existent, mais elles soulèvent de nombreuses interrogations. Entretien avec Claudio Leonardi, expert en aéronautique et chef du projet Clip-Air à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Dans quelle mesure le kérosène synthétique, adapté aux avions actuels, représente-t-il une solution écologique?
Claudio Leonardi: Ce que l’on appelle le projet SUN-to-LIQUID (littéralement «soleil transformé en liquide», ndlr) consiste à recomposer les molécules d’hydrocarbure par un procédé thermochimique à partir du CO2 atmosphérique et d’eau. Or pour un impact neutre, il faut que ce procédé s’effectue par rayonnement solaire, ce qui implique des surfaces gigantesques pour répondre à la demande. Si l’on préfère le nucléaire au photovoltaïque, le coût climatique du kérosène produit devra prendre...