Au sommet de l'ONU, Sommaruga fustige le trafic des êtres humains

En marge du drame de Lampedusa qui aurait fait près de 300 morts, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a dénoncé vendredi, au sommet de l'ONU sur les migrations, l'"industrie du trafic d'êtres humains".

05 oct. 2013, 09:34
Simonetta Sommaruga a dénoncé l'"industrialisation" du trafic d'êtres humains.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'est montrée émue par la tragédie de Lampedusa lors du sommet de l'ONU sur les migrations à New York. Le naufrage du bateau, où quelque 300 migrants ont probablement perdu la vie jeudi près des côtes de l'île italienne, illustre l'ampleur que prend le trafic des êtres humains, a-t-elle souligné.

"Le trafic d'êtres humains est maintenant une industrie, une énorme entreprise qui traite les personnes de façon impitoyable", a déclaré vendredi soir (heure locale) la cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) devant les médias suisses.

Simonetta Sommaruga s'est dit très touchée par le fait que le drame de Lampedusa se soit déroulé en même temps que le deuxième Dialogue de haut niveau des Nations unies sur les migrations internationales et le développement.

Selon la ministre socialiste, la communauté internationale sera fortement sollicitée après cette tragédie et les Etats membres de l'espace Schengen en particulier devront aider à mettre fin au trafic illicite de migrants en mer Méditerranée.

Bilan positif

Globalement, la conseillère fédérale a tiré un bilan positif du sommet de l'ONU qui a débuté mercredi. Les Etats ont adopté une déclaration de principes sur la question de la migration. Lors du dernier sommet, il y a sept ans, les Etats n'étaient pas parvenus à s'entendre sur un ensemble de fondements.

Avec un tel accord, le thème de la migration devra dorénavant figurer à l'agenda international sur le développement, "des signes réjouissants", a estimé Mme Sommaruga.

La déclaration souligne en outre que la protection des migrants et de leurs droits doit être au centre des efforts déployés, qu'il s'agisse de migration licite ou illicite. Elle reconnaît également l'apport de l'immigration au développement économique. Le combat contre le trafic des êtres humains reste néanmoins la principale préoccupation soulevée par le texte.

L'immigration, "un processus"

La question des migrations soulève un conflit fondamental entre la souveraineté d'un Etat et la liberté individuelle, a encore relevé la conseillère fédérale. Or, "il faut cesser de voir l'immigration comme un problème qui doit être résolu. Elle est un processus, que l'on peut façonner".

La Suisse a également présenté à l'ONU son partenariat migratoire avec le Nigeria. Une collaboration qui a suscité un vif intérêt d'après Mme Sommaruga: "Nous avons présenté aux partenaires une solution d'avenir qui montre de quelle façon on peut, sur un pied d'égalité, définir des objectifs communs et se soutenir mutuellement lors de leur mise en oeuvre", a-t-elle relevé.