Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Asile: l’intérêt de l’enfant pas toujours respecté en Suisse, selon un rapport

Dans un rapport publié mardi, l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers déclare que les droits des enfants migrants sont souvent violés en Suisse.

24 nov. 2020, 08:07
L'ODAE-Suisse appelle notamment à mieux protéger le droit à la vie familiale (ILLUSTRATION).

Les autorités helvétiques n’observent pas systématiquement l’intérêt supérieur de l’enfant dans les procédures de droit d’asile et des étrangers, selon un rapport. La pratique suisse est plus restrictive que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

Dans son rapport spécialisé publié mardi, l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers (ODAE-Suisse) souligne qu’en Suisse, les droits des personnes mineures provenant des mouvements de fuite ou de la migration sont souvent violés.

L’ODAE-Suisse appelle notamment à mieux protéger le droit à la vie familiale. La possibilité, pour des enfants, de faire venir en Suisse leurs parents étrangers (regroupement familial inversé) n’existe pas, contrairement à de nombreux autres pays européens.

Droit à adapter

Selon le Tribunal fédéral, cela n’est possible que pour des enfants suisses. Mais la pratique est extrêmement restrictive, selon le rapport. Le droit suisse doit être urgemment adapté, demande l’ODAE-Suisse.

L’organisation donne l’exemple d’une mère ayant dû laisser son fils de 11 ans au Soudan au cours de sa fuite vers la Suisse. Depuis plus de six ans, celui-ci vit seul, sans abri et sans statut de séjour.

Dans ce cas, les autorités suisses rejettent les demandes de visa humanitaire et de regroupement familial. Il faudrait à l’inverse qu’elles déploient tous les instruments juridiques à leur disposition pour que les mineurs à l’étranger puissent rejoindre leurs parents plus facilement, demande l’ODAE-Suisse.

Risque de déracinement

L’organisation pointe également les risques de déracinement des enfants comme conséquence d’un renvoi de leurs parents. Elle donne l’exemple de deux enfants âgés de 11 et 16 ans, nés et ayant grandi en Suisse, renvoyés avec leurs parents vers l’Inde. Les jeunes doivent ainsi interrompre leur apprentissage et leur scolarité pour se rendre dans un pays qu’ils ne connaissent guère.

Ils ont besoin d’une protection spéciale contre les renvois.
Samira Marti, conseillère nationale (PS/BL)

La conseillère nationale Samira Marti (PS/BL) demande dès lors que «les enfants et les jeunes ayant passé la plus grande partie de leur vie ici ne soient pas renvoyés de Suisse en l’absence de faute. Ils ont besoin d’une protection spéciale contre les renvois».

Votre publicité ici avec IMPACT_medias