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Alimentation: les produits à base d’insectes peinent à séduire les consommateurs

Grillons, vers de farine et autre sauterelles ont de la peine à se faire une place dans nos assiettes. Les insectes alimentaires ont fait leur apparition dans les rayons des supermarchés depuis plus d'un an, mais le bilan est mitigé.

18 févr. 2019, 11:11
Les clients ne se ruent pas sur les burgers à base d'insectes.

Depuis un an et demi, ils ont colonisé les rayons des supermarchés Coop. Pour autant, les consommateurs ne semblent guère leur prêter attention. A l’heure de dresser un premier bilan, force est de constater que les produits alimentaires à base d’insectes peinent à convaincre le chaland.

Si Coop affirme que les clients sont satisfaits et que la demande est stable, l’enseigne reconnaît dans les colonnes de la Zentralschweiz am Sonntag que «ce type de produits reste cantonné à un marché de niche». Même son de cloche du côté de l’autre géant orange, Migros, qui s’est lancé plus tardivement sur ce segment. Grillons, vers de farine et autre sauterelles sont vendus depuis l’automne dernier, mais uniquement dans les plus grands magasins de la coopérative.

Principale victime de ce marché qui peine à décoller, la société Entomos spécialisée dans l’élevage d’insectes a redimensionné sa production. Pionnière en Suisse, l’entreprise lucernoise prévoyait de produire 80 tonnes d’insectes comestibles par an. Face à des ventes largement en deçà de ses espérances, la société a été reprise par un entrepreneur vaudois depuis le 1er janvier de cette année, a déménagé et s’est associée à une start-up active dans le même domaine.

Plus chers que de la viande

Comment expliquer que le succès ne soit pas au rendez-vous? Le prix semble rebuter davantage les consommateurs que la perspective d’ingérer des insectes. Les vers de farine, les moins chers des insectes à consommer, coûtent 130 francs le kilo, tandis qu’un kilo de sauterelles avoisine les 460 francs. Un prix qui peut paraître exorbitant comparé à un kilo de bœuf vendu une centaine de francs.

Pour autant, l’industrie des produits à base d’insectes refuse de parler d’échec à ce stade. «Changer les habitudes alimentaires prend du temps. Même les sushis ont mis du temps à être acceptés par le grand public», estime Christian Bärtsch, directeur général d’Essento, société qui fournit Coop en insectes.

Changer les habitudes alimentaires prend du temps. Même les sushis ont mis du temps à être acceptés par le grand public.
Christian Bärtsch, directeur général d’Essento

 

Quant au prix, il est convaincu qu’il va baisser ces prochaines années. «Dès que nous disposerons de systèmes d’élevage stables et efficaces, ces aliments seront compétitifs en termes de coût», affirme Christian Bärtsch dans la Zentralschweiz am Sonntag. Il explique que les insectes nécessitent beaucoup moins de fourrage que le bétail, les porcs ou les poulets.

Et puis, l’Union européenne devrait approuver la vente d’insectes alimentaires dès l’année prochaine. Les consommateurs suisses pourraient donc bénéficier d’un plus grand choix de produits, à un prix plus attractif, espère le directeur d’Essento.

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