La deuxième journée du procès de l'affaire Ségalat a été consacrée à l'audition des rapports d'experts de la police scientifique ce jeudi, au Tribunal criminel vaudois de Renens.
Les deux inspecteurs de la Police de sûreté qui étaient arrivés les premiers sur les lieux au domicile de Catherine Ségalat, pour constater la mort violente de la municipale de Vaux-sur-Morges (VD) le 9 janvier 2010, ont été très écoutés. Mais c'est le témoignage de l'inspectrice de la police scientifique, douze ans au service de l'identité judiciaire, qui a retenu toute l'attention de l'auditoire.
Tant la défense que le Ministère public, ont interrogé les experts quant aux traces de sang trouvées sur les vêtements du prévenu. En particulier, deux gouttelettes sous son col de chemise.
Les traces de coups portés sur le corps de la victime, tendent à suggérer aux experts qu'elle aurait été frappée à l'aide d'un marteau. Une vaste perquisition effectuée tant au domicile de la victime qu'à celui du prévenu au début février 2010, n'a pas permis de retrouver l'arme présumée du crime.
La défense, s'est fendue d'un contre-interrogatoire serré, emmené par le brillant Me Stefan Disch. Par ses questions très pertinentes, l'un des avocats de Laurent Ségalat s'est ainsi efforcé de démonter l'argumentation scientifique de l'experte point par point. Digne des meilleures séries TV des Experts.
L'identité judiciaire a encore apporté un témoigne prépondérant ce jeudi matin. Selon elle, l'ordinateur de la Librairie Ségalat à Lausanne a été mis en marche à 15h51 le 9 janvier 2010, date de la mort de Catherine Ségalat à son domicile de Vaux-sur-Morges. Il a été éteint à 17h26. Or, selon le médecin légiste, la mort de l'élue du village vaudois serait intervenue entre 18h30 et 21 heures.
Selon le témoignage des experts, de l'ADN du prévenu a encore été retrouvé sour les ongles de la victime.
Cet après-midi, l'audience a repris par l'audition de la compagne du prévenu notamment. D'entrée, celle-ci a admis avoir été à la tête du comité de soutien à Laurent Ségalat. "C'est pace que nous ne pouvions pas avoir accès au dossier. C'est du reste pour la même raison que le père de Laurent et époux de Catherine, Roger-Jean Ségalat, s'était constitué partie civile" a-t-elle avoué. Celle-ci a reconnu avoir été ébranlée par les conclusions de la première expertise. Mais après la lecture de la deuxième expertise, demandée par la défense et effectuée par Mme le professeur Dominique Lecomte, somité de la médecine légale en France, qui conclut que les blessures sur Mme Ségalat peuvent résulter d'un accident, elle n'a plus douté de l'innocence de son compagnon.
Autre témoignage intéressant: celui du notaire de la famille. Si le couple n'était pas à la tête d'une fortune colossale, il avait suffisamment d'argent, dont une partie dans un safe de la Banque cantonale vaudoise, en France, au Canada et en Allemagne, caché aux autorités fiscales.
Enfin, la femme de ménage, qui travaillait depuis vingt ans pour le couple Ségalat, a reçu quelques confidences de Catherine Ségalat durant leurs années de relations professionnelles. Pour elle, la passation de pouvoir sur la librairie entre Catherine et Laurent n'était pas aussi sereine que le restant de la famille le laisse entendre.
Le procès se poursuit jusqu'à vendredi prochain.
Compte-rendu complet de l'audience dans la Côte de vendredi 25 mai.