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Affaire Hildebrand: L'UDC veut la tête du président de la BNS

Le parti exige la création d'une commission d'enquête parlementaire (CEP).

05 janv. 2012, 19:05
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L'UDC veut la tête de Philipp Hildebrand. On ne peut plus "l'accepter" comme président du directoire de la Banque nationale suisse (BNS), écrit le parti jeudi dans un communiqué.

Les représentants de l'UDC à la commission de l'économie du National, qui siège en début de semaine prochaine, vont proposer la constitution d'une CEP et demander aux autres partis leur soutien. Toutes les autres autorités ayant couvert M. Hildebrand, il incombe au Parlement de se saisir de l'affaire, écrit l'UDC, dont la direction du parti exige une session extraordinaire.

Contacté par l'ats, le conseiller national Christoph Mörgeli (UDC/ZH) n'est pas convaincu par les explications fournies jeudi par Philipp Hildebrand concernant l'affaire des transactions sur des devises. "Il doit partir" et ne pas se retrancher derrière le Conseil fédéral et le conseil d'administration de la Banque, a-t-il ajouté.

Les Verts consternés

Les Verts reconnaissent eux que la publication de données relatives aux comptes des Hildebrand décharge le patron de la BNS. Mais les écologistes se disent malgré tout "consternés" du comportement de Philipp Hildebrand. Ils dénoncent aussi la communication "hésitante" de la BNS et du Conseil fédéral.

Le mal est fait et il s'agit désormais de rétablir la confiance envers la BNS. Cela doit passer par un durcissement du règlement interne pour les membres de la BNS. Celui-ci ne devrait permettre des opérations sur les devises que dans des cas exceptionnels, comme par exemple lors de voyages à l'étranger.

La question des fuites concernant les données bancaires personnelles de M. Hildebrand qui ont conduit à l'éclatement de l'affaire préoccupe également les Verts. Si la loi a été enfreinte, cela ne doit pas rester sans suite, estime le parti.

Au-delà de la stricte légalité du comportement de M. Hildebrand, les Verts dénoncent le fait qu'une transaction sur le marché des devises puisse permettre de réaliser une plus-value "de 60'000 francs". L'affaire est ainsi "l'expression d'un système financier injuste".

PLR satisfait

Le conseiller national Christian Lüscher (PLR/GE) se dit lui convaincu par "les explications satisfaisantes et transparentes" de M. Hildebrand. L'affaire est désormais surtout de la compétence du Conseil fédéral et du conseil d'administration de la banque, qui ont tous deux donné leur soutien à Philipp Hildebrand.

Ce premier volet étant clos, se pose maintenant la question de la violation du secret bancaire à la base de l'affaire, souligne M. Lüscher. Il faut voir qui a enfreint la loi et "comment on peut qualifier les actions de ceux qui ont relayé les informations obtenues de cette manière".

Par ailleurs, M. Lüscher se dit convaincu par la proposition "d'améliorer le règlement interne de la BNS afin de le rendre plus transparent".

PS et PDC prudents

Pour la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD), l'appel à démissionner est également, en l'état actuel, prématuré. "Il faut d'abord voir les faits".

C'est aussi l'avis du conseiller aux Etats Pirmin Bischof (PDC/SO). Si les faits relatés par M. Hildebrand sont conformes à la réalité, le président de la BNS ne doit pas démissionner. De même, la réputation de la BNS ne devrait pas souffrir de l'affaire.

Quant à savoir si l'on peut croire le récit de M. Hildebrand, il est difficile de trancher, poursuit M. Bischof. "C'est parole contre parole". Il revient donc désormais à l'informateur de la "Weltwoche" de prouver ses dires. Par ailleurs, M. Bischof se dit aussi favorable à une modification du règlement interne de la BNS.

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