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1er août: la Suisse est audacieuse, selon les élus

Plusieurs élus avaient anticipé la fête nationale du 1er août et ont livré leurs allocutions officielles mercredi soir. Si le ton change parfois, le fond est globalement le même: la Suisse doit faire preuve d'encore plus d'audace.

01 août 2013, 08:09
Le temps est à l'audace, selon nos élus.

Conseillers fédéraux et dirigeants de partis ont tous mis en exergue mercredi l'audace et la ténacité de la Suisse dans leurs discours prononcés à l'occasion de la fête nationale du 1er août. Alors qu'une partie d'entre eux ont exhorté leurs concitoyens à tenir bon contre les pressions venant de l'étranger, d'autres ont loué les vertus du changement.

Ueli Maurer a dénoncé les "pressions répétées" de l'étranger et appelé ses concitoyens à ne pas céder à ce "chantage". La Suisse est comme le berger David devant le géant Goliath: elle ne doit pas se laisser impressionner par la taille de son adversaire, a-t-il relevé devant un parterre d'environ 200 personnes à Bienne (BE).

Malgré sa petite taille et les critiques des "grands", la Suisse a obtenu des succès remarquables et continuera à bien se porter aussi longtemps qu'elle ne se laissera pas intimider. "Certains pays et organisations internationales ne cessent de vouloir nous dire ce que nous avons à faire", a ajouté le président de la Confédération, qui a vu son discours brièvement perturbé par de jeunes antimilitaristes.

D'humeur plus belliqueuse, Christoph Blocher, conseiller national UDC et ancien conseiller fédéral, a évoqué des thèmes semblables dans la commune de Salmsach (TG). Il a notamment qualifié les Etats-Unis et la France d'assaillants dans un contexte de "guerre économique", en allusion au conflit fiscal et aux attaques contre les banques suisses. "Le peuple doit se battre: nous ne voulons pas de juges étrangers", a-t-il souligné.

La Suisse n'a pas à payer pour la politique d'endettement menée par les autres pays, a affirmé de son côté Christophe Darbellay devant ses auditeurs à Saas Balen (VS). Le président du PDC a invité la Suisse à ne pas avoir peur de son propre succès et à ne pas chercher à s'en excuser.

Ode au changement

Pour Simonetta Sommaruga, l'audace de la Suisse réside au contraire dans le fait de choisir le changement. Un Etat qui a une identité forte comme la Suisse peut s'y montrer ouvert, a-t-elle déclaré dans son discours prononcé à Farvagny (FR). Il est important de se souvenir de son identité, mais celle-ci "n'est pas l'immobilisme ni le refus du changement", a ajouté la ministre de justice et police.

L'assouplissement du secret bancaire constitue pour nombre de citoyens une menace susceptible de détruire l'identité helvétique. "Une place financière qui se distingue par ses hautes compétences continuera de s'imposer dans la compétition internationale", a assuré Simonetta Sommaruga.

Les changements ne présentent pas que des risques pour un pays, mais aussi des chances, a souligné de son côté Eveline Widmer-Schlumpf. "Ce n'est pas dans notre intérêt de nous faire passer toujours pour des victimes, de nous plaindre et de nous créer des ennemis", a déclaré la ministre des finances devant son auditoire à Arch (BE). "Nous sommes forts et pouvons réaliser beaucoup de choses, il faut nous montrer ouverts, critiques et constructifs".

Pragmatisme préconisé

La Suisse doit veiller à ne pas se transformer en "musée" et se figer, estime lui aussi Alain Berset, qui a pris la parole à Stansstad (NW) avant de rejoindre Moudon (VD) mercredi soir, où il s'est dit en pensée avec les familles touchées par l'accident de train de Granges-près-Marnand devant près de 1000 spectateurs.

La Suisse ne doit pas oublier qu'elle a "toujours affronté les réalités" dans le passé et agi en étant "orientée vers le futur", entre "changement et continuité".

Le ministre de la santé a préconisé le "pragmatisme" dans les relations avec l'UE ainsi que dans les questions touchant la place financière suisse et son repositionnement dans le contexte des nouvelles normes internationales, comme l'échange d'informations.

"Progrès considérables"

Christian Levrat, qui a diffusé son message du 1er août via Internet, s'est interrogé sur les raisons qui doivent amener les citoyens du pays à être fiers de célébrer la fête nationale.

Pour le président du PS, ce n'est ni "la méfiance acharnée contre des puissances étrangères forcément maléfiques", ni "la défense d'un secret bancaire d'ores et déjà vidé de toute substance", ni "un serment prétendument gravé dans le marbre en 1291".

La véritable force de la Suisse réside dans les "progrès considérables" qu'elle a réussi à mettre en oeuvre pour le bien de ses habitants, a-t-il déclaré. Parmi ces progrès, il cite l'AVS, un service public de premier ordre et une formation de base.

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