Les samedis de Coupe Davis n'ont pas leurs pareils. Le double en jeu, point crucial, avive les fantasmes et les parties de poker menteur. "A 2-0 en notre faveur, cela nous laisse plus de possibilités que s'il y avait 1-1 ou 0-2", a rappelé le capitaine helvétique Severin Lüthi au terme de la première journée. Comprenez: en situation délicate, Federer et Wawrinka seraient automatiquement alignés. Ce qui n'était de loin pas acté vendredi soir, alors que la Suisse mène 2-0 contre l'Italie.
Les capitaines ont jusqu'à une heure avant le match pour donner leur composition. Certains ont plus de cartes en main que d'autres, aiment brouillé les pistes, maintenir le suspense. Corrado Barazzutti, le capitaine italien, a - lors du tirage au sort - annoncé la paire Seppi-Lorenzi. Choix jugé peu crédible dans le camp suisse.
Tout était possible
Le jeu de l'intox fait partie de la Coupe Davis. Les deux simples de vendredi apportent leur lot d'infos, c'est certain. Parfois, pourtant, il ne sert à rien de réflechir trop loin. "Rien n'est décidé, mais il peut y avoir des changements." Voilà pour le discours suisse, vendredi à 19h. Et si Seve Lüthi ne cachait rien? Federer-Wawrinka, Federer-Chiudinelli ou même Chiudinelli-Lammer? Et si, au fond, les Suisses attendaient le vendredi soir pour se retrouver autour de la table, pour discuter des différentes possibilités, comme on le fait en interclubs après les simples? Comment t'en sens-tu? Que faisons-nous? On y va comme ça ou change-t-on?
Un double record
Samedi à midi, heure où les compositions sont dévoilées, surprise: la Suisse alignera Wawrinka et Chiudinelli, contre les Italiens Bolelli et Fognini. L'association entre le Vaudois et le Bâlois - finaliste avec Federer à Halle - n'a rien d'une expérimentation. Ils seront en charge d'apporter le troisième et dernier point, synonyme de finale.
Certes, ils n'ont jamais remporté un double ensemble dans cette compétition. Mais les deux compères avaient joué, et perdu, le double le plus long de l'histoire de la Coupe Davis. C'était en février 2013, déjà à Palexpo, contre les Tchèques Rosol et Berdych. Les Suisses avaient cédé au bout de l'envie, 24-22 au cinquième set, après 7h01.