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Ted Ligety s'envole, la Suisse s'effondre

Ted Ligety est bel et bien le roi absolu des championnats du monde de Schladming. Après ses deux titres mondiaux en super-G et super-combiné, l'Américain ajoute une troisième breloque dorée à son palmarès en remportant le géant. Les Suisses sont eux complètement largués.

15 févr. 2013, 16:53
L'Américain Ted Ligety a remporté le géant d'Adelboden, devant deux Allemands ce samedi.

Cette fois, c'est sûr: les Mondiaux de Schladming (Aut) appartiennent à Ted Ligety. Après ses sacres en super-G et super-combiné, l'Américain a remis ça en géant.

Si ses deux premiers titres n'étaient pas forcément attendus, son triomphe en géant l'était beaucoup plus. Tenant du titre, le coureur de Park City domine la discipline depuis plusieurs saisons. Et souvent avec une insolente facilité. Tout le monde était donc prévenu. Impossible toutefois de ne pas s'enthousiasmer devant cette nouvelle démonstration.

Sur la piste de Planai, l'acrobate de l'Utah a taillé des trajectoires dont lui seul a le secret. Il a atomisé la concurrence en première manche (1''30 sur son dauphin), avant d'afficher une rare maîtrise sur le second tracé. "Cela n'a pas été si facile que ça. La lumière baissait et la piste était vraiment bosselée. Avec une telle marge, j'avais toutefois de quoi contrôler la course", a-t-il expliqué.

En théorie, Ted Ligety aurait pu être menacé par Marcel Hirscher. En théorie seulement. L'Autrichien n'a pu que se battre pour les places d'honneur. Avec succès puisqu'il a conquis la médaille d'argent, à 81 centièmes toutefois de son rival américain. Le podium a été complété par l'Italien Manfred Mölgg. Finalement, seul Thomas Fanara a pu rivaliser avec Ligety durant une bonne minute. Las pour le Français, il chuté à quelques portes de l'arrivée de la manche initiale.

Non content d'être la star du moment, Ted Ligety a aussi marqué l'histoire de son sport. Ils ne sont ainsi que cinq à avoir gagné au moins trois titres durant les mêmes Mondiaux chez les messieurs. Un exploit qui semblait réservé à une autre époque. La preuve, il faut remonter à 1968 pour retrouver une telle razzia, celle du Français Jean-Claude Killy en l'occurrence.

"C'est au-delà de mes attentes. Je ne pensais jamais pouvoir rejoindre de telles légendes", a reconnu Ligety, qui s'élancera encore en slalom dimanche. "Cela reste ma moins bonne discipline. Il ne faut pas s'attendre à des miracles de ma part", a-t-il prévenu.

Equipe de Suisse: seul Caviezel classé

Les Suisses ont aussi marqué l'histoire. Mais à leur manière. Pour la première fois dans les annales des Mondiaux, aucun Suisse ne figure dans le top 10 du géant. Un couac hélas prévisible au vu des résultats de l'hiver dans la discipline.

Seul Gino Caviezel a tenté de sauver l'honneur avec une 15e place. Cela n'a pas évité une débâcle historique au clan helvétique. Mais cela reste encourageant pour le novice grison, qui dispute à 20 ans ses premiers Mondiaux. "J'ai été un peu trop passif sur le haut du parcours. Mais dans l'ensemble, j'ai livré deux manches solides. C'est positif pour la suite", a-t-il commenté.

Pour ses coéquipiers, ce géant a viré à la débandade. Déjà malmené en première manche, Didier Défago n'est pas allé au bout de son pensum l'après-midi. "Il fallait tenter quelque chose et j'ai essayé d'autres skis. Mais cela n'a pas marché", a expliqué le Valaisan.

De son côté, Carlo Janka n'a même pas pris le départ du second tracé. Raison avancée ? Il se sentait "fatigué, sans force". Quant à l'incorrigible Marc Berthod, il a essuyé une énième élimination dès la première manche.

Repenser l'entraînement

Un triste bilan qui confirme - s'il le fallait encore - que le géant helvétique va mal. "Nous en avons déjà discuté. Mais il nous faut des groupes d'entraînement plus grands et compétitifs. Si les coaches n'ont pas compris ça après cette saison, je ne sais pas ce qu'il faut faire", a dit Défago.

Selon lui, l'évolution de la discipline doit aussi être prise en compte. "Les tracés sont de plus en plus tournants. Et franchement, j'ai préféré regarder le géant des dames. En caricaturant un peu, je dirais que les slalomeurs seront plus rapides que nous dimanche dans le mur final", a-t-il critiqué. Le Morginois a toutefois reconnu qu'il fallait s'adapter: "Nous sommes trop classiques dans la manière de nous préparer. Il nous faudrait un entraînement plus spécifique", a-t-il estimé.

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