Avant la grande finale de la Coupe du monde qu’elle disputera samedi à Veysonnaz, Fanny Smith revient sur sa saison. Une saison éprouvante. Physiquement et moralement. La Villardoue de 29 ans, triple gagnante du grand globe de la Coupe du monde et médaillée de bronze des derniers JO, pourrait signer en Valais la trentième victoire de sa carrière en Coupe du monde. Une Coupe du monde qu’elle conclura, quel que soit son résultat ce week-end, au deuxième rang.

Fanny Smith, avec quel état d’esprit abordez-vous la finale de Veysonnaz après ces dernières semaines spéciales?

Avec une envie de vraiment pouvoir profiter de cette dernière épreuve qui se déroule presque à la maison. Je veux profiter de l’ambiance et me faire plaisir après une saison très mouvementée.

Je veux profiter de l’ambiance et me faire plaisir après une saison très mouvementée.

Vous réjouissez-vous que cette saison arrive gentiment à son terme?

Très honnêtement? Oui. L’hiver a été intense, très chargé émotionnellement et physiquement. On n’a pas arrêté d’enchaîner. En plus, je me suis blessée. Puis est arrivée cette histoire aux Jeux olympiques (lire encadré). Non vraiment, je suis très fatiguée. Je me réjouis d’avoir une véritable pause pour souffler un peu. Mais pour cela je devrai attendre le début du mois d’avril. Je vais notamment encore disputer le RedBull SuperSkicross à Andermatt à la fin du mois.

Vous évoquez les JO où on vous avait volé votre médaille de bronze avant qu’on ne vous la redonne. On ose ouvrir ce chapitre?

Oui, oui, mais on en a déjà tellement parlé… (Elle sourit.)

Je vais avoir besoin de beaucoup de repos et de réflexion pour savoir de quelle manière je peux entreprendre mes prochaines saisons.

La Vaudoise a remporté trois globes de cristal dans sa carrière. Une carrière au cours de laquelle elle a signé 29 succès. Et si elle en célébrait un 30e ce samedi à Veysonnaz? © Keystone

Vous en avez marre que les gens vous parlent sans cesse de ces JO en Chine, si particuliers pour vous?

Oui et non. Cette histoire a été très impactante pour notre sport. Je suis contente du ski que j’ai pu proposer en Chine quand on sait dans l’état dans lequel je me trouvais là-bas (ndlr: elle avait été victime d’une grosse contusion osseuse au genou un mois avant les JO). J’ai gagné mes batailles et désormais, je veux gentiment passer à autre chose, aller de l’avant et voir ce que cela aura comme conséquences pour la suite de ma carrière.

La suite de votre carrière, justement, est-elle déjà focalisée sur les prochains JO en 2026 en Italie?

J’y pense évidemment dans un coin de ma tête. Je sens que je ne suis pas du tout à la fin de ma carrière. En revanche, je vais avoir besoin de beaucoup de repos et de réflexion pour savoir de quelle manière je peux entreprendre mes prochaines saisons. Avec tout ce qui s’est passé, je me suis rendu compte que je devais aussi apprécier de petites choses, de simples bons moments et, surtout, en profiter.

Disons que je dois peut-être apprendre à moins fonctionner comme une machine de compétition. Rester motivée, surtout à l’entre-saison, mais aussi en bonne santé, s’apparente à chaque fois à un véritable challenge. Cela requiert passablement d’énergie.

Il est encore trop tôt pour être plus précise à ce sujet mais je sens que j’ai besoin de changement.

Si on vous suit bien, vous vous apprêtez à changer quelque chose dans votre quotidien?

C’est ça. Il y aura du changement cet été. Il est encore trop tôt pour être plus précise à ce sujet mais je sens que j’ai besoin de changement, en plus de la volonté qui m’habite.

Revenons à un avenir plus proche et notamment à la finale de samedi où vous avez la possibilité de signer votre… trentième victoire en Coupe du monde…

Ce serait génial. J’aurais aimé atteindre ce total plus tôt dans la saison déjà. Mais je vais faire tout mon possible pour gagner et atteindre ce 30e succès samedi.

Pour cela, il faudra prendre le dessus sur la championne olympique suédoise Sandra Näslund qui a aussi remporté dix des onze épreuves de Coupe du monde au programme de l’hiver jusqu’ici.

Elle a évolué sur une autre planète cet hiver en ne commettant aucune erreur. Elle a fait tout juste. Mais je n’oublie pas que ma préparation a été impactée et que je n’avais pas la même forme que la saison passée. Parfois, ça s’est joué à un cheveu comme à Arosa. Une victoire à Veysonnaz est possible.

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