Son entourage le décrit comme un talent brut. Il avait commencé à pointer le bout de ses spatules dans le top 15 mondial lors de la descente de Lake Louise il y a trois semaines. Mais c’est samedi que Gilles Roulin s’est complètement révélé. Le Zurichois de 23 ans a pris la 4e place de la descente de Val Gardena sur une piste réputée pour ne faire aucun cadeau. Un exploit d’autant plus notable qu’il découvrait l’exigeante Saslong. «C’est une totale surprise de me retrouver aussi bien classé. Regardez, je suis tout proche des grandes stars», peinait-il à réaliser quelques minutes après sa performance où il a terminé à une seconde du vainqueur Svindal, mais seulement à quinze centièmes du podium.
Mais son résultat ne doit pas au hasard pour ce jeune talent perfectionniste qui disputait seulement sa onzième course sur le cirque blanc. Lors de la reconnaissance samedi matin, Gilles Roulin n’avait par exemple pas hésité à déchausser, mettre les skis sur son épaule et remonter la pente pour analyser plus longuement une portion du parcours. «J’aime savoir exactement où je veux passer, spécialement lorsque je découvre une piste afin de connaître tous les mouvements de terrain, les vagues, les pièges.»
Skieur et étudiant, il s'engage sur tous les fronts
Le vainqueur de la dernière Coupe d’Europe, une performance qui lui offre une place fixe sur la Coupe du monde, est un stakhanoviste ambitieux que ses entraîneurs doivent parfois freiner car l’homme s’engage sur tous les fronts. Sur les skis mais également dans les livres, puisque le Grison étudie le droit pour lequel il consacre une à deux heures par jour.
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«Progresser» encore et toujours, tel est le crédo de Gilles Roulin qui évite toutefois soigneusement de se fixer des objectifs chiffrés trop élevés sur le front de la Coupe du monde qu’il apprivoise. «Mon but est de gagner en expérience.» Tout juste concède-t-il vouloir intégrer le top 30 dans les disciplines de vitesse en fin de saison. Il est bien parti puisqu’il occupe les 22e (super G) et 13e (descente) places provisoire. Et quelque chose nous dit que le Zurichois n’a pas fini de nous surprendre cet hiver.