France - Suisse 1-3 (0-1 0-1 1-1)
La donne était simple pour la Suisse à l'occasion de cette deuxième partie, il s'agissait de mettre de côté le revers essuyé la veille contre l'Autriche en réinstallant le train sur les bons rails face à un concurrent direct. Comme la Suisse après la conquête de la médaille d'argent en 2013 à Stockholm, la France soulève aujourd'hui de nombreuses attentes à la suite de sa qualification pour les quarts de finale à Minsk l'an dernier.
Même si les joueurs français s'en défendent, cette entrée dans le top 8 mondial ajoute de la pression. Une pression difficile à gérer que l'on s'appelle Cristobal Huet ou Antoine Roussel. Le joueur des Dallas Stars n'a pas goûté l'ouverture du score de Hollenstein à la 16e, estimant que le Zurichois - peut-être à raison - était hors jeu. Le corps arbitral l'a sanctionné de dix minutes de méconduite assorties d'une pénalité de match. Et tout ça alors que la France se trouvait en infériorité numérique pendant cinq minutes en raison d'une faute de Sacha Treille sur Helbling. Les Bleus ont payé très cher cette 16e minute en perdant leur autre atout offensif Stéphane Da Costa sur blessure.
Improductifs durant ce long avantage numérique, les Suisses ont tout de même pu doubler la mise sur une action de classe de Roman Josi. Aérien dans son patinage, le défenseur de Nashville a attendu que Cristobal Huet se couche pour inscrire le 0-2 (22e).
Ce succès acquis devant une France décapitée par les circonstances ne doit cependant pas cacher les carences d'une équipe de Suisse laborieuse et peu enthousiasmante. La première ligne d'attaque n'a presque rien produit en 125 minutes de jeu. Certes Hollenstein a marqué sur une passe de Brunner, mais cela s'est fait sur une action de rupture sans que l'on puisse y voir un schéma travaillé. Invisible contre l'Autriche et auteur d'un penalty d'une nonchalance affligeante, l'ancien attaquant des New Jersey Devils donne l'impression de traîner son spleen et de regretter son épopée en Amérique du Nord. Membre d'une première unité de jeu de puissance plus brouillonne que jamais, le Luganais a beau être le genre de joueur que Hanlon affectionne, son rendement frise le zéro absolu.
Substitut de Berra dans la cage helvétique, Leonardo Genoni a livré un match correct. Contrairement à son homologue zurichois, le portier du champion Davos traverse une période faste après le 31e titre remporté par les Grisons. Sauvé par son poteau et par le patin de Helbling à la 9e, Genoni affiche une sérénité et une baraka certaine.
En congé lundi, la Suisse aura de quoi bosser à l'entraînement avant un rendez-vous ô combien important contre l'Allemagne. Laminée 10-0 par une fantastique équipe du Canada, la troupe de Pat Cortina va clairement resserrer ses lignes. Et on l'a vu contre la France, les Allemands n'ont pas besoin de beaucoup d'occasions pour marquer.