Le Tribunal pénal fédéral (TPF) oppose son veto à la demande de libération d'Eugenio Figueredo, l'un des sept fonctionnaires de la FIFA arrêtés à Zurich le 27 mai dernier. L'Uruguayen, âgé de 83 ans, avait recouru contre sa détention en vue de son extradition aux USA.
Le TPF a admis l'existence d'un risque de fuite malgré l'âge avancé de cet ancien footballeur, qui a dirigé l'association uruguayenne de football de 1997 à 2006. Vice-président de la Confédération sud-américaine de football (CONMEBOL), Eugenio Figueredo est aussi vice-président de la FIFA.
Selon le TPF, l'état de santé de l'Uruguayen ne plaide pas en défaveur d'un risque de fuite, d'autant qu'Eugenio Figueredo n'entretient pas de lien étroit avec la Suisse et est en mesure de faire de longs voyages.
Des mesures de substitution comme une caution ou un monitoring électronique ne réduiraient pas suffisamment ce risque de fuite. Enfin, sur la base d'un rapport détaillé du Service médical carcéral de la prison de Zurich, où le fonctionnaire est détenu, sa capacité à subir l'incarcération doit aussi être admise.
Pots-de-vin à hauteur de plusieurs millions
Eugenio Figueredo est suspecté d'avoir, dans ses fonctions de vice-président de la CONMEBOL et plus tard en tant que vice-président de la FIFA, reçu avec d'autres personnes des pots-de-vin se chiffrant en millions de dollars de la part d'une société uruguayenne de conseils et gestion en marketing sportif.
Les paiements auraient transité par des instituts financiers américains et concerneraient l'organisation de la Copa America pour les années 2015, 2016, 2019 et 2023. La CONMEBO et la CONCACAF (Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique Centrale et des Caraïbes) figureraient parmi les lésés.
Eugenio Figueredo et les autres hauts responsables de la FIFA arrêtés ces dernières semaines, dont sept à Zurich, ont été inculpés pour corruption aux Etats-Unis. Ils risquent jusqu'à vingt ans de prison pour crime organisé, escroquerie, blanchiment d'argent et corruption.