Un parcours en Ligue des champions n'a rien d'un long fleuve tranquille. Deux semaines après sa victoire à Stamford Bridge contre Chelsea, le FC Bâle s'est incliné 1-0 chez lui devant un Schalke 04 qui prend ainsi seul la tête du groupe E.
Bien entré dans sa rencontre jusqu'à l'irruption depuis le toit de quatre activistes de Greenpeace ayant forcé l'arbitre à interrompre la rencontre durant cinq minutes, le FCB a ensuite connu des moments difficiles. Il s'en est d'ailleurs fallu d'un rien pour les Allemands n'ouvrent le score sur une reprise de Boateng (à la 12e après une grosse erreur de Fabian Schär, finalement apte au service) ou une tête de Neustädter (43e) non cadrées qui avaient laissé les deux fois Yann Sommer pantois.
La réaction bâloise est survenue aux alentours de la demi-heure de jeu, sous l'impulsion des deux métronomes Fabian Frei et, surtout, Marcelo Diaz, ainsi que du très généreux Kay Voser dans le couloir droit. S'entendant à merveille avec Mohamed Salah, le latéral a notamment adressé un centre magnifique à Marco Streller dont la tête, extrêmement compliquée à réaliser, a causé des sueurs froides au portier Hildebrand juste avant de regagner les vestiaires. Un peu plus tôt, Salah avait alerté une première fois le gardien adverse d'un tir au-dessus (19e).
Le missile de Draxler
Le ping-pong a continué en deuxième mi-temps. Bâle, parti fort, a rapidement vécu des minutes difficiles, étant notamment sauvé par sa transversale sur une volée de Neustädter, après une sortie décisive de Sommer devant Szalai (52e).
Le portier rhénan n'a rien pu faire non plus deux minutes plus tard, sur une majestueuse frappe de Julian Draxler prise à l'orée des seize mètres et dont la course a terminé dans la lucarne. On comprend mieux l'euphorie de l'entraîneur Jens Keller la veille, quand celui-ci avait annoncé que l'animateur de son flanc gauche était guéri de sa blessure...
Piqué dans son orgueil, Bâle a poussé pour égaliser. Il n'était pas loin de parvenir à ses fins sur un puissant tir de Schär (73e) juste au-dessus, et sur une reprise instantanée de Sio repoussée par Hildebrand (76e).
Pas de joker
Si elle n'a rien de rédhibitoire dans l'optique d'une qualification pour le prochain tour, cette défaite à domicile - la quatrième seulement en Coupe d'Europe depuis deux ans - est gênante pour le champion de Suisse, qui a perdu là une bonne partie du profit de son exploit chez Chelsea en ouverture de campagne.
Elle a également pour conséquence l'obligation de réaliser un carton plein face au Steaua Bucarest tant en Roumanie (22 octobre) qu'au Parc St-Jacques (6 novembre), pendant que Schalke et Chelsea en découdront et perdront forcément des plumes.
Et elle a livré un enseignement majeur. Aucune baisse de régime, aussi minime soit-elle, n'est permise sur la scène continentale au moment d'affronter un représentant d'un grand championnat. Un peu moins solides, inspirés et en réussite que, par exemple, contre Chelsea, Tottenham, Manchester United ou le Zenit St-Pétersbourg, les Bâlois en ont fait l'amère expérience.