Ce premier grand choc du tournoi fut très loin de tenir ses promesses. Entre des Allemands assez éloignés de leur standard et des Portugais venus défendre le 0-0, les débats n'ont pas volé haut. La lumière a toutefois jailli à la 72e minute. A la conclusion d'une longue séquence, Khedira centrait pour la tête de Gomez. Le buteur du Bayern, que Joachim Löw voulait remplacer par Klose, armait une reprise parfaite pour battre Rui Patricio. Et pour cueillir une victoire sans prix dans un groupe où le moindre faux pas ne devrait pas pardonner.
Comme les Pays-Bas, le Portugal a déjà épuisé son joker. Même s'ils ont été tout près d'ouvrir la marque par Pepe juste avant la mi-temps, Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers ont accusé le même travers qu'il y a deux ans à la Coupe du monde: une tactique sans doute trop défensive. Mais pourquoi le Portugal a-t-il attendu d'être mené pour «lâcher» enfin le frein à main ?
Le baroud des Portugais aurait sans doute mérité un meilleur sort. Sur son côté droit, Nani sortait de sa torpeur après avoir traversé son match comme une ombre. A gauche, Cristiano Ronaldo bénéficiait enfin d'un certain soutien mais était toujours confronté à l'excellent marquage de Boateng. Ce Portugal porté vers l'avant se procurait une occasion en or à la 87e par Varela qui échouait devant Neuer.
La transversale de Pepe
A la pause, seule une incroyable malchance avait interdit aux Portugais de mener au score. A la 45e minute, Pepe, après un corner, armait une reprise qui s'écrasait sur la transversale avant de rebondir sur la ligne !
Avant cette occasion incroyable, le Portugal avait subi l'essentiel du jeu. Seul un débordement de Ronaldo à la 18e devait inquiéter Neuer. Le gardien du Bayern pouvait ainsi tranquillement observer les - vains - efforts de ses coéquipiers pour trouver l'ouverture dans la défense adverse. Peu inspirés, les Allemands ne posaient que quelques banderies avec une tête de Gomez (2e) et une frappe de Podolski (9e).
Mais la «Mannschaft» était loin du compte face à Pepe et Bruno Alves, les deux «gladiateurs» de l'entraîneur Paulo Bento. Özil avait toutes les peines du monde à orchestrer la manoeuvre. Sur les côtés, Müller et Podoslki étaient trop timorés. Donnés comme les grands favoris du tournoi, les Allemands n'avaient convaincu personne lors de cette première période.
Özil retrouve l'inspiration
A la reprise, le match épousait un tout autre scénario pour une unique raison: Mesut Özil avait retrouvé toute son inspiration. Le stratège du Real Madrid multipliait les bons choix pour offrir des positions favorables à ses coéquipiers. Seulement, Müller et Podolski n'étaient pas, quant à eux, capables d'élever leur niveau de jeu. Avant le but de Gomez, ce sont toutefois les Portugais qui bénéficiaient de la meilleure opportunité avec une ouverture pour Ronaldo. Mais le capitaine voyait Boateng surgir au dernier moment pour écarter le danger. Coupable d'une «frasque» lundi dernier à Berlin, le défenseur du Bayern a su, comme le demandait son sélectionneur, rembourser sa «dette».