Discret lors des deux premiers matches, Lukas Podolski s'est mis en évidence à l'occasion de sa 100e sélection avec la Mannschaft. Le futur joueur d'Arsenal ouvrait le score à la 19e sur une passe de Müller. «Poldi» célébrait ainsi de la meilleure des manière son entrée dans le club prestigieux des «centenaires». A 27 ans, il n'est que le 10e Allemand à réussir cette prouesse. Le record des sélections en équipe d'Allemagne est détenu par Lothar Matthäus (150) devant Miroslav Klose (118) et Jürgen Klinsmann (108).
L'avantage des hommes de Joachim Löw ne tenait que cinq minutes. Sur corner, une remise de la tête de Bendtner permettait à Krohn-Delhi d'obtenir une égalisation étonnante. Les Allemands, un temps choqués par ce but, se reprenaient à l'approche du repos et se créaient plusieurs occasions, sous l'impulsion du duo Podolski-Gomez. Mais le gardien Andersen se montrait intraitable, bien protégé par le capitaine Agger, véritable roc au coeur de la défense danoise.
En seconde période, les Allemands, qui ne semblaient pas au mieux physiquement, peinaient à se trouver. Leur manoeuvre offensive souffrait de la prestation en demi-teinte d'Özil, qui perdait énormément de ballons. Le Danemark restait dangereux de manière sporadique, avec un Bendtner qui posait bien des problèmes à la défense adverse, comme sur une passe en retrait pour Jakob Poulsen, dont le tir touchait le poteau extérieur du but de Neuer (51e).
L'Allemagne n'arrivait pas à changer de rythme et à mettre hors de position le système défensif mis en place par Morten Olsen. Mais alors que les Danois se ruaient à l'attaque pour tenter d'arracher la victoire, un contre fulgurant était conclu par le latéral Lars Bender (80e), qui signait son premier but international et assurait la qualification de la Mannschaft.
Le grand Cristiano Ronaldo est de retour ! «CR7», auteur d'un doublé, a brillé de mille feux lors de la victoire 2-1 du Portugal contre les Pays-Bas à Kharkiv, en clotûre du groupe B de l'Euro 2012. La Seleção est qualifiée avec l'Allemagne, tandis que les Néerlandais, décevants jusqu'au bout, quittent le tournoi par la petite porte.
Bert van Marwijk a pourtant tenté le tout pour le tout en titularisant Huntelaar en pointe, avec van Persie comme soutien. Tous deux ont au final été inexistants, même si «RvP» a beaucoup... marché. Surtout, le sélectionneur a retiré de son équipe le capitaine Van Bommel pour lancer dans la bataille un van der Vaart bien plus créatif.
Un pari qui a failli être payant puisque le technicien de Tottenham, comme Podolski à Lviv avec l'Allemagne, a fêté sa 100e cape en ouvrant la marque d'un magnifique tir du gauche (11e) et a touché du bois à la 83e - cela aurait pu faire 2-2 -, cette fois-ci du pied droit.
La présence de van der Vaart dans une position plus reculée que d'habitude aurait pu être l'idée de l'année, si les Pays-Bas n'avaient pas eu une défense si fragile. Latéraux pas au niveau, paire axiale n'ayant jamais été la même au cours des trois matches, il était impossible de bâtir une équipe sur un sol aussi meuble. Or, forcément moins efficaces à la récupération au milieu sans van Bommel, les Oranje ont été bien trop facilement mis en difficulté par des Portugais parvenant systématiquement à s'installer dans le camp adverse dès le cuir en leur possession.
Souvenirs de 2006
Alors que le flanc droit Pereira-Nani a bien fonctionné, l'atout-maître de la Seleção a, enfin, été Cristiano Ronaldo, intenable sur la pelouse du Metalist et ayant fait passer à son opposant direct van der Wiel une affreuse soirée. Il a fallu deux tentatives au Madrilène pour trouver le bon réglage (un tir sur le poteau/16e et une tête repoussée par Stekelenburg/23e). «CR7» a finalement débloqué son compteur Euro 2012 à la 28e, parfaitement lancé par Pereira après un dégagement manqué de Willems. Il a inscrit le 2-1 en concluant, à la 74e, une action de rupture menée tambour battant.
Ronaldo - qui a encore tiré sur le poteau à la 90e - avait sans doute des envies de revanche face aux Pays-Bas, lui le dernier rescapé côté portugais du 8e de finale du Mondial 2006 achevé avec quatre cartons rouges et seize avertissements et où il avait tout simplement eu la jambe... trouée après un «attentat» de Boulahrouz.
Maintenant les Tchèques
Il s'agit du troisième tournoi en huit ans où la Seleção met fin au parcours des Néerlandais, après donc la Coupe du monde en Allemagne et l'Euro 2004 (demi-finale). Alors que nombreux sont ceux à trembler devant la perspective de subir les foudres oranje, les Lusitaniens affichent eux un bilan plus que favorable face à cet adversaire: sept victoires pour trois nuls et une seule défaite, en... 1991 !
L'élimination des vice-champions du monde en phase de groupes est une surprise puisque les Bataves avaient toujours passé la rampe depuis leur sacre en 1988. Une série interrompue par une autre série prolongée, le Portugal s'en étant extirpé à chaque édition depuis 1996. Favoris logiques face à la République tchèque jeudi prochain à Varsovie, Paulo Bento et ses joueurs peuvent désormais légitimement espérer une demi-finale.