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Andris Vanins entraîne les gardiens de la première équipe du FC Sion. Il a réussi en début de semaine les examens nécessaires pour travailler à ce niveau. Il joue au sein des seniors du FC Vouvry.

Andris Vanins ne pose pas les gants. A 41 ans, il se défoule au sein des vétérans du FC Vouvry, après plus de vingt saisons à défendre le filet de ses équipes respectives comme joueur professionnel. Gardien durant la première période du match face au FC Saxon-Sports, le Letton évolue comme joueur de champ après le thé. Il marque à trois reprises pour réduire l’écart à une seule longueur au coup de sifflet final, 4-5.

«C’est grâce à lui que nous sommes revenus dans le match», relève Jean-Louis Genillard, l’entraîneur de la formation senior des Tzinos. «Nous l’avions mis en difficulté durant la première partie du match. Nous étions menés 0-4. Il s’est bien trouvé ensuite en attaque avec Albert Kolloli. Il est très disponible et s’est facilement intégré malgré une certaine réserve.»

Je ne peux pas m’engager dans une activité qui désigne un gagnant et un perdant sans vouloir la remporter.

Andris Vanins, entraîneur des gardiens du FC Sion et joueur des seniors du FC Vouvry

L’expérience satisfait les deux parties. «C’est un plaisir», avoue le vétéran, qui a accepté la proposition du frère de Benjamin Kolloli, son ancien coéquipier au FC Sion et au FC Zurich, de donner un coup de main. «Les copains m’ont dit: le prochain match, tu le joues en attaque. Techniquement, ça joue. Physiquement, c’est plus dur», rigole-t-il.

Andris Vanins sous le maillot du FC Sion lors de la saison 2015-2016. © Christian Hofmann

Des débuts comme meneur de jeu chez les juniors

Cet engagement replonge l’entraîneur des gardiens du FC Sion dans ses élans d’enfance. Il effectue ses premières foulées sur les pelouses en position de meneur de jeu à Ilūkste, une petite ville de 3000 habitants au sud de la Lettonie. «Le football était l’unique activité possible. Il n’y avait ni salle, ni patinoire pour rêver de basketball ou de hockey sur glace», se souvient-il.

Courir après un ballon lui convient parfaitement. Il ajoute à son envie de dépassement des qualités techniques qui lui attribuent le numéro 10 jusqu’à l’âge de 14 ans. Quelques matchs disputés dans les buts révèlent un joueur plutôt adroit avec ses mains. «L’équipe avait besoin d’un gardien. L’entraîneur a demandé qui était d’accord de le faire. Je me suis présenté parce que je ne voulais surtout pas risquer de finir sur le banc.»

Le pas de retrait donne la première impulsion décisive à sa future carrière. Il intègre l’équipe fanion de son club d’origine qui enchaîne les promotions jusqu’à la deuxième division. Ses performances retiennent l’attention du FK Ventspils, la formation phare du pays à ce moment-là. Il signe un premier contrat professionnel à 18 ans. «Maman aurait préféré que je poursuive des études. Cet engagement m’a convaincu que je pourrais faire du football ma profession.»

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Le nombre de matchs disputés en professionnel par Andris Vanins, dont 260 avec le FC Sion et 99 avec l’équipe nationale.

Andris Vanins présente la coupe de Suisse gagnée avec le FC Sion en 2015 lors de la réception de l’équipe sur La Planta. © Keystone

Un match contre la Suisse a changé sa vie

Sa volonté bouscule rapidement la hiérarchie. «Arrivé comme deuxième gardien, je suis devenu titulaire six mois après.» Cette progression le conduit naturellement en sélection, où il s’empare également du maillot floqué du numéro 1. Un deuxième point d’inflexion majeur oriente son destin vers la Suisse le 11 octobre 2008.

Andris Vanins fait le désespoir des attaquants de l’équipe de Suisse à Saint-Gall lors d’une rencontre des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Les visiteurs cèdent en fin de match, 1-2, mais Christian Constantin a été un téléspectateur très attentif. «Ce match a changé ma vie.» Huit mois plus tard, le joueur balte succède à Essam El-Hadary au sein du FC Sion. «La Suisse était une destination idéale pour grandir. Elle voisine avec trois ligues majeures du football européen.» L’affaire se règle en trois jours.

Il ne connaît rien du Valais, mais il emmène dans ses bagages un mental de compétiteur infaillible et une capacité de travail nettement supérieure la moyenne. «J’ai toujours voulu arrêter tous les ballons et gagner. Même quand je joue à la PlayStation avec Nikita, mon fils, je veux gagner. Aux cartes aussi. C’est la volonté des Lettons. En tout cas, c’est la mienne. Hors du contexte de compétition, je suis un homme tranquille et réservé.»

Anna, sa femme, et Nikita l’accompagnent pour cette deuxième expérience hors des frontières après un passage à Moscou. La famille apprivoise rapidement son nouvel environnement malgré la barrière linguistique. «Nikita parlait français après six mois de séjour.» En Valais, la famille s’agrandit avec la naissance de Jaroslav.

Toutes mes pensées sont orientées vers le foot, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Même quand je me consacre à autre chose.

Andris Vanins, entraîneur des gardiens du FC Sion et joueur des seniors du FC Vouvry

Il aurait pu être le coéquipier de Samuel Eto’o et de Roberto Carlos

Une banderole rédigée en letton salue rapidement ses excellentes performances dans la tribune sud du stade de Tourbillon. Anji Makhatchkala, club russe qui dilapide les millions en rétribuant généreusement Samuel Eto’o ou Roberto Carlos, lui soumet une offre. L’approche ne se concrétise pas. «Je n’ai pas de regrets. En Russie, aurais-je touché le salaire proposé?»

Andris Vanins s’empare du ballon lors du match de Ligue Europa entre le FC Sion et le FC Liverpool à Anfield en 2015. © Keystone

Lorsque le club valaisan mise sur Anton Mitryushkin, il rejoint le FC Zurich en 2016. Son aventure en Suisse allemande se termine quatre ans plus tard. «J’aurais pu continuer de jouer, je le sentais. Mais je n’ai reçu aucune offre.»

A quarante ans, il quitte définitivement les pelouses professionnelles. Sion le recrute comme préparateur des gardiens. «Je suis revenu à la maison», apprécie-t-il. Ce rapatriement fait aussi le bonheur des seniors du FC Vouvry. Sa famille demeure encore à Zurich «pour des raisons de scolarité». Le futur se construira en Suisse. «Les enfants y ont vécu plus de temps qu’en Lettonie. La crise sanitaire a beaucoup compliqué les voyages au pays depuis deux ans.»

Bio express
Andris Vanins
Né le 30 avril 1980
Originaire d’Ilūkste (Lettonie)
Marié à Anna, deux fils, Nikita et Jaroslav
Clubs successifs
FK Ventspils, FC Moscou, Vilduga, FK Ventspils, FC Sion, FC Zurich
Palmarès en bref
Trois fois vainqueur de la Coupe de Suisse 2011, 2015 et 2018
Trois fois champion de Lettonie 2006, 2007 et 2008
Vainqueur de la coupe de Lettonie 2007

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