Alexis Bayard, 25e mondial, a à peine eu le temps de digérer et d’apprécier sa médaille de bronze européenne, acquise trois semaines plus tôt à Antalya, qu’il se projette déjà vers les Mondiaux du Caire. Aux côtés de Lucas Malcotti, il prendra part aux poules dès samedi. Le citoyen de Grimisuat espère surfer sur la vague et la dynamique de sa saison, déjà pleinement réussie. «Depuis le début de l’année, j’ai pu associer de bonnes sensations aux résultats», confirme-t-il.

«Maintenant, il s’agit de confirmer à l’occasion du plus grand événement de la saison. J’ai obtenu plusieurs tableaux de 16 en Coupe du monde. J’ai terminé 3e des Européens et conservé mon titre national. J’espère retrouver ce feeling et aller le plus loin possible. J’étais au sommet de la vague, je compte bien ne pas en redescendre trop tôt. Un objectif? C’est difficile parce qu’il faut réussir ses poules, d’abord, et avoir un bon tirage.»

En individuel, même si les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur, je ne me vois plus comme un challenger.

Lucas Malcotti, membre de la SE Sion

Lucas Malcotti, 46e du classement mondial, a d’abord été contrarié par des ennuis de santé. A Antalya, il n’a guère été convaincu par ses prestations. «Ça ne s’est pas bien passé», coupe-t-il. «En individuel, je n’ai pas eu les mêmes sensations qu’en Coupe du monde. En équipe, je n’ai pas pu apporter ce que je voulais.»

Un jour après l’autre

Le Saviésan est toutefois conscient de son potentiel. En Egypte, il peut très bien «claquer» un gros résultat. «Il suffit que je gagne quelques matchs, la confiance aidant, je peux aller loin. Je ne me vois plus comme un challenger. J’ai frôlé un tableau de 8 au Grand Prix de Paris. La première mission sera de sortir des poules et de me qualifier pour la deuxième journée qui débutera avec le tableau de 64. Si j’arrive à me hisser en huitième, je peux aller loin derrière. J’ai à cœur de terminer la saison individuelle avec la conviction d’avoir tout donné.»

Dans un grand jour, l’équipe de Suisse peut être très forte et viser une médaille.

Alexis Bayard, membre de la SE Sion

Depuis qu’elle a été championne du monde par équipes, en 2018, médaillée de bronze l’année suivante, vainqueure d’une épreuve Coupe du monde à Tbilissi, plus récemment, la Suisse est un client sur la scène mondiale. Il lui arrive toutefois aussi de passer à côté de ses rendez-vous. «C’est vrai que dans un grand jour, on peut être très fort», sourit Alexis Bayard. «Aux championnats d’Europe, nous étions tout proches de la demi-finale.»

Hadrien Favre, le troisième Valaisan

«L’équipe, c’est une compétition qui me plaît», se réjouit Lucas Malcotti, déjà deux fois médaillé lors des Mondiaux. «J’apporterai mes qualités, une attitude de guerrier et une saine agressivité. C’est la recette pour obtenir un bon résultat. A Antalya, je n’ai pas su les exprimer; je n’étais pas dans une bonne dynamique.»

Hadrien Favre, 20 ans, avait aussi été sollicité lors des championnats d’Europe. Au Caire, il abordera la compétition avec le statut de remplaçant. «J’étais satisfait de mes performances parce que c’est ma première année en senior, par équipes», relève l’escrimeur d’Euseigne. «Ce n’était pas le meilleur tournoi de ma vie parce qu’il y avait pas mal de crispation. Mais j’ai tenu la baraque. Je ne sais pas si je serai appelé à tirer au Caire mais je dois me tenir prêt. Je connais mon rôle; il est d’optimiser le bien-être de l’équipe et de sa performance.»

Stéphane Le Roy apporte sa rigueur

Voilà bientôt une année que les escrimeurs valaisans travaillent avec le nouveau coach national, le Français Stéphane Le Roy. Lui qui a mené son compatriote Romain Cannone au titre olympique, en août 2021, a très vite trouvé ses marques en Suisse. «Il est exigeant et fait preuve d’une grande rigueur», témoigne Alexis Bayard.

«Ce n’est pas toujours simple mais cette approche me convient bien, les résultats l’attestent. Le fait qu’un Français ait succédé à un autre Français (ndlr: Didier Ollagnon) assure une certaine continuité dans le style d’escrime préconisé. J’ai désormais un vrai plan de jeu, je me disperse moins. Je dois aussi cette progression à ma structure individuelle aux côtés d’un préparateur mental et physique.»

Du côté féminin, le Valais sera représenté par Angeline Favre, 60e mondiale, appelée à tirer en individuel, dès vendredi, et en équipe.

Escrime: la Suisse retrouvera l’Italie aux Mondiaux par équipes

Angeline Favre et ses trois coéquipières ont battu la Grande-Bretagne et la Chine dans la compétition par équipes des Mondiaux. En quart, la Suisse sera opposée à l’Italie.