La mort du cycliste italien Marco Pantani, le 14 février 2004, a été provoquée par des "médicaments et des drogues", affirme mercredi le médecin légiste de la nouvelle enquête. Le mélange a causé "une insuffisance cardiaque aiguë", écrit le professeur.
Ces faits nouveaux, puisque dix ans auparavant les rapports ne parlaient que d'une surdose de cocaïne seule, ouvrent la possibilité à un suicide du champion italien.
Le décès peut avoir pour origine "une absorption excessive d'antidépresseurs", peut-être pris "avec une finalité auto-suppressive", écrit le médecin, évoquant la thèse du suicide.
Ils renforcent également la thèse que le vainqueur du Giro et du Tour de France 1998 est mort seul, et non victime d'un "homicide volontaire", hypothèse avancée par l'avocat de la famille Pantani.
Celui-ci avait en juillet déposé un dossier avec de nouveaux éléments pour défendre la thèse de l'assassinat du "pirate", il y a dix ans, entraînant la réouverture de l'enquête par le procureur de Rimini.
Les traces de lutte, des calculs de probabilités
Dans son rapport, le médecin légiste qualifie de "calculs de probabilités" les hypothèses du docteur, mandaté par la famille Pantani. Ce dernier évoquait la possibilité de traces de lutte sur la dépouille, en déduisant que Marco Pantani aurait pu être contraint d'avaler une grande quantité de drogue pour le tuer.
"Des éléments permettant d'envisager concrètement une absorption sous contrainte n'ont pas émergé", écrit le médecin légiste. La drogue seule n'aurait pas suffi à le tuer.
Deux enquêtes ont été rouvertes par la justice sur l'affaire Pantani, qui fait vibrer l'Italie. La première concerne la mort du "pirate" le jour de la Saint-Valentin 2004, dans une chambre de la résidence "Le rose" à Rimini (côte adriatique, est de l'Italie).
L'autre piste réexamine un éventuel délit de "fraude sportive" quand le coureur avait été exclu du Giro qu'il allait gagner pour un hématocrite anormal, le 5 juin 1999 à Madonna di Campiglio, le début du scandale et de la chute de Marco Pantani.