L’ancien directeur de l’Institut Saint-Raphaël a été condamné à titre définitif pour gestion déloyale. Ce Valaisan écope de 30 jours-amendes avec sursis et 1000 francs d’amende. La justice pénale lui reproche d’avoir octroyé à ses chefs subalternes et à lui-même une augmentation de salaire.

Celle-ci était bel et bien envisagée par le canton, mais le fautif n’a pas attendu le feu vert définitif du Conseil d’Etat. Or, ce dernier a finalement refusé l’augmentation.

«Pour nous, l’affaire est close avec cette condamnation», indique Daniela Pommaz, présidente de l’association Saint-Raphaël qui avait porté plainte.

Lorsque l’ancien cadre, en place depuis 2006, avait été licencié, une direction provisoire avait été mise en place. « Cet intérim est toujours en fonction. Cependant une nouvelle direction sera effective en 2024 », annonce la présidente.

L’augmentation avait été envisagée…

Il y a un an, on apprenait que l’Inspection cantonale des finances avait dénoncé l’affaire à la justice après avoir constaté que des salaires avaient été perçus indûment par le directeur et les quatre chefs du centre. Pour l’Inspection cantonale, ces augmentations ont été lancées sans l’autorisation de l’employeur, ni l’approbation de l’Etat.

Tout a commencé par une nouvelle grille salariale proposée en 2019 par l’Association valaisanne des institutions en faveur des personnes en difficulté pour ses cadres. Une grille avalisée par le Service cantonal de la jeunesse. Dans la foulée, ce dernier a demandé que les projets de budget 2020 intègrent déjà ces augmentations, dans l’attente du feu vert définitif du Conseil d’Etat valaisan.

… mais le canton l’a refusée

En janvier 2020, le directeur de Saint-Raphaël donne l’ordre d’augmenter, sans attendre, son salaire et celui de ses quatre subalternes. Mais, en janvier 2021, le Conseil d’Etat se décide pour le statu quo: l’augmentation est refusée. Cependant, entre-temps plus de 66 000 francs ont déjà été versés indûment aux cinq collaborateurs. Près de la moitié de cette somme est de l’argent public puisque Saint-Raphaël est un institut subventionné spécialisé pour accueillir des enfants et adolescents qui présentent des difficultés d’adaptation sociale, scolaire ou professionnelle.

Le directeur a violé son devoir de gestion.

Le Ministère public valaisan

Dans ce dossier, seul le directeur a été inquiété. En effet, lorsque l’affaire avait éclaté l’an dernier, Mme Pommaz avait précisé que c’est l’ancien directeur qui avait pris l’initiative d’augmenter les quatre chefs, alors que ceux-ci n’avaient rien demandé.

Argent remboursé

Depuis, le directeur, comme les autres, a remboursé les 16 000 francs qu’il a touchés en trop. Il n’en demeure pas moins que la machine judiciaire s’est mise en marche, avec la suite que l’on connaît. Pour le Ministère public valaisan, l’ancien directeur a violé son devoir de gestion.

J’ai commis une erreur par manque de vigilance, sans aucune intention malhonnête.

L’ancien directeur

Le condamné avait fait valoir lors de l’enquête que, pour lui, l’acceptation du budget prévisionnel 2020 valait approbation du canton. Toutefois, pour la justice, lorsqu’il s’est augmenté début 2020, il savait que cette hausse n’était pas avalisée et qu’elle ne le serait pas avant 2021.

Aujourd’hui, l’ancien directeur se dit fatigué par toute cette affaire: «J’ai commis une erreur par manque de vigilance, sans aucune intention malhonnête. Pourquoi est-ce que j’aurais fait cela un ou deux ans avant la retraite, alors que les budgets ont toujours été respectés sous ma conduite?» Le Valaisan tient à préciser qu’à son sens, «il n’y a pas eu de dommage, ni pour l’association ni pour l’Etat».

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