Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'UCI enterre sa commission d'enquête

En désaccord avec l'Agence mondiale antidopage et l'Agence antidopage américaine, l'UCI a choisi de dissoudre la commission qui devait enquêter sur le rôle joué par ses dirigeants dans le scandale Armstrong. L'instance a décidé de mettre en place une commission de type "Vérité et réconciliation".

29 janv. 2013, 09:44
Pat McQuaid, le président de l'UCI à l'annonce du verdict cet après-midi à Genève.

L'UCI a enterré la commission indépendante qui devait enquêter sur le rôle joué par ses dirigeants dans le scandale Lance Armstrong. Cette décision intervient après plusieurs jours de bras de fer avec les Agences mondiale (AMA) et américaine antidopage (Usada), qui refusaient de collaborer à ses travaux.

A la place, la Fédération internationale va s'atteler à la mise sur pied d'une commission de type "Vérité et réconciliation", comme le souhaitaient les deux agences et à laquelle avait fini par se rallier vendredi son président Pat McQuaid.

"Pendant le week-end je me suis entretenu avec John Fahey, le président de l'AMA. Il a confirmé la volonté de l'AMA d'aider l'UCI à mettre en place une Commission Vérité et Réconciliation, et a également déclaré que l'AMA n'avait pas confiance dans le processus actuel de la commission indépendante", a-t-il déclaré via dans un communiqué.

"Etant donné cette situation, le Comité directeur de l'UCI décide aujourd'hui que la fédération ne peut pas financer une procédure dont les résultats seront vraisemblablement rejetés par un acteur majeur du monde du cyclisme. Nous avons donc pris la décision de dissoudre la commission indépendante avec effet immédiat", a souligné l'Irlandais de 63 ans.

Et d'ajouter: "Nous allons maintenant concentrer nos efforts sur la mise en place d'une Commission Vérité et Réconciliation, avec laquelle nous espérons que l'AMA sera pleinement engagée, afin d'examiner le problème du dopage au sein du cyclisme professionnel ainsi que les allégations contenues dans la décision raisonnée de l'Usada (sur le cas Armstrong)."

Méfiance dès le départ

Dans son fameux rapport, l'Usada accusait à demi-mots Pat McQuaid et son prédécesseur Hein Verbruggen d'avoir couvert l'Américain et ses sombres méthodes au temps où il régnait en maître sur le Tour de France. Sérieusement égratignée par ces allégations, l'UCI avait alors décidé de confier le soin de faire la lumière sur son rôle à une commission externe, mise en place en novembre.

L'AMA et l'Usada avaient cependant sévèrement critiqué le mode de fonctionnement de la commission telle que voulue par l'UCI, jugeant qu'il ne garantissait en rien son indépendance. Les deux agences avaient plaidé pour un système d'amnistie afin d'inciter les coureurs à témoigner, ce à quoi la fédération s'était dans un premier temps opposé.

Pressant eux aussi l'UCI de faire machine arrière, les trois membres de cette commission avaient ajourné leur première audience vendredi à Londres au bout de deux heures, ce qui a poussé l'Union cycliste internationale à changer de position.

L'UCI a ainsi pris la décision de dissoudre la Commission indépendante avant même sa deuxième audience publique prévue jeudi, jugeant qu'il était impossible de revoir son cadre légal en deux jours.

"Il s'agit de quelque chose de trop important pour faire l'objet de discussions hâtives ou de décisions précipitées", a fait valoir Pat McQuaid. Selon lui, "de nombreux de points" restent à discuter avant de pouvoir lancer cette Commission Vérité et Réconciliation, notamment son financement, auquel l'AMA, a-t-il dit, refuse de contribuer.

"Bien que je m'engage dans la mise en place d'une Commission Vérité et Réconciliation, ce processus se doit de servir au mieux les intérêts de notre sport et de notre fédération, et ne doit pas causer pas sa faillite", a encore insisté le président de l'UCI.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias