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Sion Festival: quand le classique se débride

Le Sion Festival lance sa 55e édition ce vendredi soir à la Ferme-Asile avec un duo violon piano inédit. Pendant trois semaines, la musique classique sera reine dans la capitale. Tour d’horizon des festivités en quatre points clés.

13 août 2019, 16:57
Gidon Kremer, une star fidèle au Sion Festival.

Pas de temps mort pour le classique. Le Sion Festival, 55e du nom, démarre ce vendredi à la Ferme-Asile qui, chaque deux ans, redevient le point archimédique de la manifestation. Une manifestation qui s’ingénie à faire souffler un vent frais sur le répertoire classique en explorant des «territoires intimes» selon l’intitulé de ce millésime 2019. A la baguette artistique, l’incontournable Pavel Vernikov qui orchestre sa septième programmation laquelle fait cette année un clin d’œil appuyé au Brésil.

Avec moins de 1 million de francs au budget, le Sion Festival n’a pas la folie des grandeurs mais de la suite dans les idées. Tour d’horizon de l’événement sédunois en quatre points clés.

Une couleur: le Brésil

«Musique en fête» sous les arcades de la Grenette en 2018.

 

«Pavel Vernikov tient chaque année à instiller une touche originale à la programmation. Et le Brésil a recueilli ses faveurs en 2019.» Directeur général du Sion Festival, Olivier Vocat sait comment incarner au mieux les aspirations de son bras droit artistique. Le pays de la samba va servir de trame à cette édition anniversaire puisque c’est la 55e. Il y aura d’abord samedi 17 août la fameuse journée marathon «musique en fête» avec onze concerts gratuits mussés dans des recoins rivalisant de charme de la capitale, jardins de l’Evêché, cour à Bruno, maison Platea, etc.

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L’ensemble Valéik accueillera les mélomanes les plus matinaux à 7 heures tapantes dans l’église des Jésuites avec une création maison aux sonorités auriverde. Un spectacle de capoeira agrémenté d’un pique-nique invitera le public à passer à table dans le jardin de la Préfecture.

C’est le duo ConCordis qui ponctuera les festivités organisées en collaboration avec le Conservatoire cantonal, la Schubertiade Sion et la Haute école de musique (HEMU).

Autre temps fort, le 25 août à la Ferme-Asile, avec le violoncelliste brésilien Antonio Meneses qui, accompagné de la chanteuse de jazz portugaise Maria João, jettera des ponts entre le répertoire classique et les airs populaires.

 

Des stars nouvelles et des fidèles

Polina Leschenko et Patricia Kopatchinskaja. ©Julia Wesely

 

Le Sion Festival propose de nouveaux visages cette année. La violoniste Patricia Kopatchinskaja ouvrira les feux vendredi dans un duo avec la pianiste russe Polina Leschenko. Si on l’a déjà entendue du côté de Gstaad, l’artiste d’origine moldave viendra pour la première fois à Sion et sa prestation, pieds nus selon les us de cette «amazone» de la scène, devrait marquer les esprits.

Invité régulier du festival voisin de Verbier, Sergei Babayan rallie cette fois la plaine. Le monument du clavier donnera le premier récital intégralement de piano sous l’ère Vernikov, ce sera le 17 août à 20 heures dans une soirée Chopin. 

Les douze violoncellistes de l’Orchestre philharmonique de Berlin feront parler le feu le 27 août. Leur réputation les précède puisque le concert affiche déjà complet. 

Autre tête d’affiche, le fidèle Gidon Kremer qui viendra le 29 août avec une création dans son étui autour du compositeur russe Mieczysław Weinberg dont on célèbre les cent ans de la naissance.

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Le concours international de violon Tibor Varga

Georges Starobinski, nouveau président du jury.

 

Vingt-huit candidats ont été retenus pour les finales du concours international de violon Tibor Varga qui subit une petite mue. «On a d’abord un nouveau président du jury en la personne du musicologue Georges Starobinski, actuel directeur de la Haute école de musique de Bâle. Le jury est lui aussi entièrement renouvelé autour de Pavel Vernikov», détaille Olivier Vocat qui se plaît à souligner l’arrivée de Gilbert Varga, signe que les bisbilles passées sont définitivement enterrées.

Le déroulement de la compétition fait également peau neuve avec une finale en deux temps. «On aura une soirée de musique de chambre (ve 23) et une soirée concertante (sa 24), ce qui devrait être plus intéressant pour le public.» Les candidats en provenance du monde entier se présenteront le dimanche 18 août à 16 heures aux Jésuites. Les deux tours qualificatifs dont l’entrée est libre s’échelonneront du lundi au jeudi.

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Des ponts entre le haut et le bas du canton

L’Oberwalliser Vokalensemble, la touche haut-valaisanne. 

 

«On veut aussi draguer le public alémanique.» Jean-Frédéric Jauslin, président de la fondation Sion violon musique (SVM), ne cache pas les ambitions du Sion Festival qui tente une incursion dans le Haut-Valais pour élargir sa base de 5000 fidèles. Samedi 17 août à 19 heures, l’Orchestre du festival se produira ainsi à la Kollegiumkirsche de Brigue avec notamment l’Oberwalliser Vokalensemble (OVE) dirigé par Hansruedi Kämpfen. S’y produira aussi la prodige japonaise Natsuho Murata, 11 ans, lauréate 2018 du concours international Il Piccolo Violino Magico de San Vito al Tagliamento en Italie. «On inaugure un partenariat puisque le vainqueur du Tibor Junior de l’an dernier jouera en Italie», s’enthousiasme Olivier Vocat.

Autant de passerelles destinées à porter plus loin la voix de l’événement classique qui a même l’audace de programmer un concert «interdit aux adultes» (di 25) avec le multi-instrumentiste et compositeur lausannois Jean Duperrex. A voir si le culot s’avérera payant!

 

Infos pratiques

Sion Festival, du 16 août au 1er septembre. Informations, programme complet et billetterie sous: sion-festival.ch

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