Les mots ont leur musique propre. C’est l’évidence même. Ceux des grands auteurs ont cette rondeur en bouche, cette fluidité dans l’oralité, de la chair et du rythme, des silences et des brisures, tout ce qui, en définitive, fait la substance d’un air qu’on fredonne comme d’une symphonie. Les mots ont leur musique, donc, et le trompettiste de jazz français Erik Truffaz a choisi de sublimer leur caractère mélodique sur scène, lors de performances mêlant la note et le verbe.
En l’occurence, ce samedi 15 décembre au Théâtre du Crochetan à Monthey, il présentera «L’homme A», concert-lecture basée sur deux récits de Marguerite Duras, «L’Homme atlantique» et «L’Homme assis». «Il y avait déjà eu une expérience avec Jacques Weber et Marcello Giuliani à partir de textes politiques de Picasso», explique-t-il. «On avait envie de poursuivre l’exploration de cette forme de spectacle.» Lorsqu’Erik Truffaz dit «on», il inclut implicitement son complice...