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«Le Haut-Val sauvage» ou l'hommage filmé d'un guide à son paradis secret

Aimanté depuis l'enfance par le Haut-Val de Bagnes, le guide et photographe François Perraudin lui dédie un film. Avant-première ce mercredi à Fionnay.

13 août 2018, 16:00
«Le Haut-Val sauvage» sera projeté ce mercredi 15 août à Fionnay à l'occasion de la Fête de la mi-été.

«Rien ne presse dans ce désert minéral…» Une phrase qui résume à merveille l’esprit du film «Le Haut-Val sauvage» réalisé par le guide et photographe François Perraudin. Vingt-six minutes où le temps suspend son vol, ode à son coin de terre, le Haut-Val de Bagnes, 200 km2 – la moitié du territoire communal – de quiétude et de minéralité où la nature semble encore indomptée.

Le réalisateur, qui a délaissé pendant quatre ans l’image fixe pour l’image en mouvement, attend beaucoup de la première projection publique mercredi à Fionnay à l’occasion de la Fête de la mi-été. «Je suis un peu à un carrefour. Des professionnels du cinéma m’ont donné leur avis. Je veux voir l’accueil des spectateurs pour décider quelle suite à donner à mon film.» Car il ne s’agit-là que d’un premier épisode, le Bagnard prévoyant un long métrage d’une heure et quinze minutes sur la base de milliers d’heures de tournage. 

 

© FRANÇOIS PERRAUDIN

 

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Eloge de la lenteur

A mi-chemin entre le documentaire animalier et le manifeste écologique s’appesantissant sur la lente agonie des glaciers, l’objet filmé intitulé «Eté» est assez difficile à classer. Pas forcément pour déplaire au résident de Prarreyer qui n’aime rien moins que sortir des sentiers battus. «La montagne est devenue aujourd’hui terrain d’expression. Chacun se l’approprie, la consomme à sa façon mais dans quelle mesure la vit-on pour ce qu’elle est?» C’est l’interrogation posée sans jugement de valeur. Loin de la quête d’exploits qui sous-tend nombre de productions en lien avec le milieu alpin, place ici à la contemplation. Un éloge de la lenteur qui fait presque tache à l’heure où l’on chasse les records sur les cimes consacrées nouveaux stades modernes. 

 

On peut vivre la montagne dans la mesure où on se laisse du temps.»
François Perraudin, réalisateur du «Haut-Val sauvage»

 

 

© FRANÇOIS PERRAUDIN

 

Chamois et cabris gambadant parmi les rhododendrons, marmottes ciblées par un aigle, envol d’un jeune gypaète, bouquetins gênés par des moustiques… Autant de scènes de vie patiemment captées dans une zone protégée où la présence de l’homme se fait ténue. Alpages, barrage, randonneurs, alpinistes, l’être humain n’est pas pour autant absent de ces paysages qui aimantent le guide depuis son enfance. «Ce film, c’est une façon pour moi de m’y plonger le plus souvent possible», lâche-t-il dans un sourire. 

 

© FRANÇOIS PERRAUDIN

 

Les stigmates du réchauffement 

Autodidacte, il s’est laissé porter par ses envies «sans regarder la montre», évoluant caméra portative au poing un peu à l’instinct. Arpentant la région en toute saison pour dire sa beauté et sa tranquillité. Mais aussi les modifications qu’elle subit.  Le recul glaciaire a particulièrement marqué François Perraudin, les langues d’Otemma et de Corbassière ayant fondu à vue d’œil. Le documentaire sert donc aussi à sensibiliser aux changements climatiques.

Sans morale mais avec poésie. Car la plume du réalisateur, qui assure la voix off, est métaphorique et philosophique. «Des molosses rocheux qui redeviendront poussière, des glaciers qui redeviendront rivières.» Difficile de dire mieux le cycle de la vie…
 

 

Projection mercredi 15 août dès 13 heures, toutes les heures, dans la salle de l'Office de tourisme de Fionnay.
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