«Si tu bouffes de l’ail, tu pues l’ail… Tu ne peux pas y échapper.» La métaphore est leste, parlante, pas forcément jolie. Mais Erika Stucky n’a que faire du joli. Du lisse. Du générique. Et au fond, elle n’y pense jamais trop. Elle sait que le beau naît ailleurs, dans la friction entre le réel et la monstruosité. Comme chez Fellini. Comme chez Lynch. Comme chez Tom Waits. Comme chez Frida Kahlo. Comme chez tous les artistes qui ont su, qui savent aller chercher la matière dans leur miroir sans s’observer sous leur meilleur profil.
«Si tu bouffes de l’ail, tu pues l’ail…» Une façon de parler des racines qui nous rattachent à une terre, quoi qu’on fasse, quelle que soit l’amplitude de la floraison. Née à San Francisco en 1962, la chanteuse le sait bien, elle qui a connu dans sa prime enfance le frisson libertaire des hippies. Son...