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Troubles bipolaires: savoir les détecter et s'entraider

Apprendre à détecter les signes annonciateurs d'une crise liée aux troubles bipolaires peut-être déterminant pour la personne souffrante. Les proches jouent un rôle considérables.

24 janv. 2013, 07:40
Les troubles bipolaires peuvent engendrer un passage rapide d'une phase d'euphorie à un moment de dépression.

Des hauts et des bas, chacun en rencontre au cours de son existence. Mais chez certaines personnes souffrant de maladie psychique, ces oscillations peuvent devenir extrêmes et engendrer une grande souffrance pour celles qui en sont atteintes et pour leur entourage.

Les troubles bipolaires sont ainsi une fluctuation anormale de l'humeur, faisant alterner des périodes d'irritation ou d'énergie anormalement élevées et des périodes de tristesse et de douleur morale.

Dans la première de ces phases, la phase maniaque, les pensées du sujet s'accélèrent. Il peut souffrir d'une hyperactivité, d'un état d'euphorie, d'agitation improductive, de troubles du sommeil, d'un sentiment de toute-puissance, d'une mégalomanie, de loggorhées. Il peut échafauder des projets souvent irréalistes comme dépenser beaucoup d'argent. Il peut être irritable, passer du coq à l'âne, et présenter une diminution de la pudeur.

A l'inverse, dans une seconde phase, la phase dépressive, il peut présenter des troubles de la mémoire, se replier sur lui-même, s'autodéprécier, ressentir une profonde culpabilité, une grande fatigue et l'envie de ne rien faire.

Mais la personne atteinte n'est pas la seule à subir les effets de la maladie. Ses proches sont en première ligne et souffrent aussi de ces variations de l'humeur.

Pour sortir de ce cercle viscieux, une bonne prise en charge est essentielle. Le trouble bipolaire se soigne, surtout si le patient et ses proches répondent ensemble et entrent dans un processus de "travail d'équipe".

La prévalence des troubles bipolaires est de 2% de la population.

"Il n'y a pas de facteurs génétiques significatifs, même s'il y a des prédispositions familiales.

Il n'y a pas d'augmentation des cas mais comme pour beaucoup de maladies psychiques, le stress accentue le risque de développer un trouble pour les personnes vulnérables."

Un trouble bipolaire bien géré permet tout de même d'avoir une vie normale et de bien fonctionner dans sa vie privée comme professionnelle.

Une grande souffrance

"Les familles sont confrontées à de grandes souffrances qui ont un impact sur leur santé" explique M. Philippe Laffond, infirmier spécialiste clinique à l'hôpital psychiatrique de Malévoz à Monthey. Un professionnel qui anime avec Mme Mireille Délèze, psychologue, un groupe psycho-éducatif pour le soutien des proches de patients souffrant de troubles bipolaires.

"Pour exemple, le trouble bipolaire d'une personne peut avoir des incidences sur l'espérance de vie de ses proches; en cause, l'inquiétude permanente générée par la maladie."

Les proches sont rarement à l'aise avec la maladie psychique. Pourtant, l'entourage joue un rôle capital dans le processus de rétablissement.

Du soutien

"Après la participation de l'entourage à un groupe psychoéducatif, des études montrent qu'il y a deux fois moins de rechutes à cinq ans. Il y a donc moins d'hospitalisations. Quand elles s'avèrent nécessaires, les patients sont pris en charge précocement et les crises sont moins aiguës.

Nous rencontrons les proches des personnes diagnostiquées bipolaires. Nous leur expliquons qu'il ne s'agit pas juste de s'informer mais de s'impliquer."

Vivre la maladie c'est aussi la connaître et tant le patient que son entourage devraient apprendre à détecter les signes qui annoncent une crise dans le but de mieux y faire face.

"Il faut être attentif aux deux phases, la plongée dépressive comme la montée maniaque."

Il s'avère très important que les proches des personnes souffrantes puissent disposer de groupes où ils peuvent notamment obtenir du soutien et procéder à des échanges d'expériences.

"Ce n'est pas parce qu'on fait tout bien, pas parce qu'on l'a bien comprise que la maladie disparaît. Le proche doit apprendre à gérer ses réseaux sociaux et associatifs."

La personne souffrante et ses proches sont invités à étudier tous les symptômes de la maladie. Quand une des phases se présente, il s'agit d'activer un plan d'urgence préétabli. Un dérèglement dans le sommeil ou une modification de l'appétit par exemple, peuvent constituer des signaux d'alarme. Le médecin appréciera avec son patient le type de soutien le mieux adapté: un temps de repos, un arrêt de travail, un ajustement du traitement médicamenteux. Souvent, la phase maniaque nécessite une hospitalisation car elle est peu compatible avec une vie normale. "Dans l'idéal, le patient devrait rédiger des directives anticipées" note M. Philippe Laffond. Il s'agit d'un document qui exprime les souhaits thérapeutiques du patient en cas de perte de discernement. Par exemple, il peut demander à l'un de ses proches d'informer son médecin s'il refusait de consulter alors qu'il présente une insomnie, signe repéré de rechute.

"Nous conseillons à la personne concernée de garder ce document dans son portefeuilles et de le déposer à l'hôpital. De plus, elle devrait impliquer son entourage dans ce processus et lui expliquer son rôle dans cette démarche, afin que se noue une collaboration basée sur la confiance."

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