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Pour que l’alcool reste un plaisir

Avec l’âge, le corps élimine moins bien l’alcool. Les personnes âgées devraient donc adapter leur consommation pour préserver leur santé.

11 mai 2017, 00:11
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Boire un verre de vin rouge en mangeant, partager une bière entre amis en jouant au jass de temps en temps... L’alcool fait partie des petits plaisirs de la vie. Des plaisirs auxquels il ne faut pas forcément renoncer avec l’âge. Il faut pourtant prendre conscience qu’à partir de la cinquantaine, le corps subit quelques changements qui modifient ses réactions à l’alcool. Le pourcentage d’eau dans l’organisme diminue. L’alcool absorbé est moins dilué et son effet plus prononcé. La consommation d’alcool peut ainsi provoquer des dommages physiques plus rapidement. La dépendance peut s’installer plus vite.

Les seniors devraient donc adapter leur consommation à la baisse par rapport aux recommandations nutritionnelles pour un adulte en bonne santé. La proposition actuelle d’Addiction Suisse est de ne pas boire plus de deux boissons standards par jour pour les hommes et pas plus d’une pour les femmes. Leur corps contient moins d’eau, ce qui les rend plus sensibles. Une boisson standard correspond, par exemple, à 2,5 dl de bière ou 1 dl de vin, ou 2 cl de spiritueux.

Des facteurs déclenchants

A côté de ces changements physiologiques, l’âge peut amener son lot de soucis ou de bouleversements. Il y a d’abord le passage de la vie active à la retraite, considéré comme une période critique. «En Valais, un tiers des seniors dépendants le sont devenus après avoir pris leur retraite», précise Ulrich Gerber, directeur du pôle prestations et développement chez Addiction Valais. De même, l’âge avançant, certaines personnes se retrouvent confrontées au départ des enfants, à des problèmes de santé ou à la perte de leur conjoint. Enfin, la solitude et l’ennui peuvent aussi peser sur le quotidien.

«Ces événements peuvent pousser un senior à boire plus d’alcool. Cette consommation excessive vient s’ajouter aux problèmes dus au vieillissement. Les troubles de l’équilibre, les problèmes de vue peuvent s’aggraver. Le risque de chute augmente également», note le Dr Jean-Bernard Daeppen, chef du Service d’alcoologie au CHUV à Lausanne. Une fracture peut signifier une perte de mobilité et potentiellement une perte d’autonomie. «Il existe d’autres conséquences indirectes. L’alcool est particulièrement calorique, par exemple. Les personnes âgées se nourrissent donc moins. Elles peuvent souffrir de carences, perdre du poids», continue le médecin.

Un tabou

Bien souvent, l’alcoolisme est caché. Il s’accompagne d’un sentiment de honte. «La consommation excessive reste un tabou. Un tabou difficile à briser», relève Sophie Cottagnoud, intervenante en prévention chez Addiction Valais. Pourtant, on l’a dit, l’abus d’alcool a des conséquences néfastes sur la santé. Sophie Cottagnoud invite donc les proches d’une personne dépendante à briser le silence: «Il faut en parler avec la personne et la motiver à s’en sortir. Nous pouvons l’aider elle et ses proches à trouver des solutions pour s’en sortir.» Les professionnels pourront proposer des pistes adaptées à chacun. «C’est important de maintenir des liens sociaux. La personne âgée peut s’organiser des activités et des sorties pour rythmer sa semaine. Elle continuera ainsi à avoir des objectifs dans la vie et ne se retrouvera pas noyée dans la solitude», termine Ulrich Gerber.

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