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Le stress chronique aurait un impact sur la santé de votre cerveau

Selon l’OFS, seuls 11% des employés ne se sentiraient pas concernés par des problèmes de stress au travail. Un mal en constante augmentation qui attaquerait directement notre cerveau.

30 sept. 2020, 20:10
Le problème du stress chronique, c'est que le corps est sans cesse sous tension.

Procédons à un petit check-up, voulez-vous? Il vous arrive fréquemment de vous sentir épuisé, triste, nerveux, angoissé, excité, débordé? Vous vous heurtez souvent à des troubles du sommeil, une baisse de votre système immunitaire, de votre libido, de votre estime de vous-même, des oublis, des difficultés à vous concentrer, à exécuter vos tâches quotidiennes, à prendre des décisions? Vous êtes régulièrement victime de sueurs inhabituelles, de perte de l’appétit, de sensation d’oppression, d’angoisses, de douleurs articulaires ou psychosomatiques (maux de dos, de ventre, de tête, fibromyalgie…), de problèmes capillaires ou de peau? Tels sont quelques-uns des symptômes du stress chronique.

En savoir plus : Auto-évaluez votre stress en passant un petit test

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Un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer

Le corps est toujours le reflet de ce qui se passe dans le cerveau.
Dr Sitthided Reymond, médecin neurologue

Les impacts d’un surmenage constant de l’organisme peuvent être de trois natures différentes.

Il y a tout d’abord les troubles musculosquelettiques, qui concerneront des douleurs physiques liées à la répétition de postures, de mouvements, ou de tensions.

On peut également voir apparaître des syndromes métaboliques, comme de l’hypertension artérielle, un épuisement progressif du cœur, une obésité abdominale, etc., qui peuvent à leur tour entraîner une augmentation des risques de troubles cardiovasculaires ou de diabète de type 2.

Enfin, ajoutons-y les états d’anxiété ou de dépression, plus fréquents lorsque le travail associe une forte exigence à de faibles marges de manœuvre et à un manque de soutien ou de reconnaissance.

Mais le stress chronique aurait également un impact sur notre cerveau, modifiant nos capacités attentionnelles et intellectuelles, amoindrissant celles de notre mémoire, impactant les connexions neuronales jusqu’à devenir un facteur de risque de la survenue de la maladie d’Alzheimer.

Perfectionniste? Vous risquez plus que les autres

Ces troubles à la fois physiques, émotionnels et intellectuels touchent autant les hommes que les femmes. «Le corps est toujours le reflet de ce qui se passe dans le cerveau», affirme Sitthided Reymond, médecin neurologue à Sion. Selon lui, l’augmentation de ces maux sont dus à la course au profit de notre système socio-économique, à laquelle s’ajoute la crainte – exacerbée en cette période de pandémie – de perdre son emploi. «Le mécanisme du stress est lié à nos peurs et aux schémas de pression dans lequel on se place. Dans les sociétés qui n’ont pas cette logique de performance, on constate ainsi moins de maladies.»

Celles-ci toucheraient plus facilement les personnes investies ou désireuses de bien faire. Sophie Rusca, médecin cheffe de la médecine du travail à l’Hôpital du Valais, constate que «c’est l’écart entre ce que ces personnes imaginent pouvoir récolter comme satisfaction de leurs efforts, et les fruits réels de leur travail, qui génère stress et souffrance.» En somme, celles capables de relativiser, «de replacer leur expérience dans un contexte plus global résisteraient mieux à l’échec».

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Un organisme qui ne se repose jamais

 

Le stress n’est d’ailleurs pas complètement pernicieux. A petite dose et épisodiquement, il permet à l’individu d’être plus rapide et puissant. Le cœur et la respiration s’accélèrent, les connexions nerveuses s’activent, l’état de réparation et de régénération du corps est momentanément mis en veille. Mais lorsque le stress s’inscrit sur la durée, l’organisme fonctionne constamment en surrégime.

«Cet état d’équilibre est alors menacé», explique la Dresse Rusca. «Lorsque le système du stress est chroniquement dérégulé, les symptômes cliniques peuvent s’installer durablement.» Le Dr Reymond compare cet état à «un camion prévu pour 20 tonnes, qu’on chargerait à 40 tonnes et qu’on ferait rouler à 150 km/h. Il y aurait forcément un impact non négligeable sur son moteur, le châssis, la transmission, les freins, etc.»

Pour toute information ou soutien, rendez-vous sur SantéPsy.ch

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Que peut (ou doit) faire l’employeur?

Selon la définition de la santé émise par l’OMS, l’employeur devrait assurer à ses employés un état de bien-être physique, mental et social. «Cela signifie protéger le corps, mais aussi les émotions de chacun, tout en préservant la dimension sociale de l’entreprise», précise la Dresse Rusca. Il aurait d’ailleurs tout intérêt à le faire, puisqu’un employé en santé est plus rentable qu’un employé stressé ou malade. Cela ne demande pas toujours beaucoup d’efforts et peut se résumer, notamment, comme le conseille le Dr Reymond, «à rendre plus régulières des séances de débriefing, proposer des activités en plein air entre collègues, l’écoute active d’une personne ressource ou même de rendre le patron disponible pour les revendications et les suggestions de ses employés.» En somme, être plus conscient du problème et plus ouvert face aux réponses à lui donner.

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Quelques exercices pratiques pour réduire le stress:

  • Remettez-vous au sport (c’est la solution la plus efficace pour lutter contre les effets du stress sur le cerveau).
  • Renforcez vos liens sociaux (en parlant de vos inquiétudes. A un proche, un médecin, un collègue...)
  • Essayez les exercices de relaxation et de respiration (méditation, sophrologie, yoga, etc.), les médecines alternatives (acupuncture, naturopathie, hypnose, T.R.E., spagyrie, etc.)
  • Renouez avec un sommeil régulier et réparateur, ainsi qu’une alimentation équilibrée.
  • Redéfinissez quotidiennement vos objectifs, vos besoins et vos priorités. Inscrivez des plages de temps libre dans votre agenda pour vous détendre en pleine conscience.
  • Sortez une dizaine de minutes. Marchez en pleine nature dès que possible.
  • Ecoutez de la musique ou visualisez un lieu, un souvenir, un proche qui vous fait du bien.
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