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Haute-Savoie: bouquetins malades, pas d'inquiétude en Suisse

Une partie du cheptel des bouquetins du massif du Bargy en Haute-Savoie serait porteur du bacille de la brucellose. Un avis d'éradication totale a été donné par le préfet du département à la fin juin. Décision qui suscite de vifs débats. Pas de cas relevé en Suisse pour le moment.

20 sept. 2013, 10:13
Des bouquetins du massif du Bargy en Haute-Savoie seraient porteur du bacille de la brucellose.

Les bouquetins du massif du Bargy (près du Grand-Bornand, Alpes françaises) seraient porteur du bacille de la Brucellose. Un avis d'éradication totale du cheptel a été lancé par le préfet du département de Haute-Savoie en juin dernier. Les syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) ainsi que le Groupement de défense sanitaire (Gds) approuvent cette décision. Les mouvements écologistes penchent en revanche pour un abattage sélectif, rapporte le site web-agri.fr

La brucellose est une maladie infectieuse provoquée par les bactéries du genre Brucella. Elle est susceptible de se transmettre entre les animaux sauvages et domestiques, ainsi que de l'animal à l'homme, arguent la FDSEA et le Gds.

"Laisser la brucellose se propager, c'est agir contre les intérêts alpestres et nos éleveurs laitiers", s'alarment-ils dans un communiqué. "L'éradication totale peut interpeller. Toutefois c'est aussi la seule solution qui permette de protéger les autres massifs, y compris la population des bouquetins. La brucellose est également une grave maladie humaine, impossible à guérir", martèlent-ils.

Chez l'homme, l'infection se contracte par la consommation de denrées alimentaires (en particuliers les produits laitiers non pasteurisés) ou par contact direct avec des animaux infectés et leurs sécretions (lait, selles, urines), confirme de son côté l'Office fédéral de la santé publique OFSP de la Confédération suisse sur son site.

Circonspection

En Haute-Savoie, l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) émet quant à elle quelques réserves. "L'analyse ne permet pas de confirmer la nécessité de mettre en oeuvre dans l'urgence les actions d'abattage envisagées, compte tenu de leur nature et leur ampleur" relève-t-elle dans un avis publié le 4 septembre.

Elle s'interroge en outre sur le bien fondé d'une telle opération. Elle remarque notamment que "l'abattage massif de la faune sauvage nécessite plusieurs mois, voire plusieurs années pour atteindre l'éradication réelle de l'espèce dans la zone considérée."

Quant à la Commission nationale française de la protection de la nature (Cnpn), elle admet la nécessité de stopper le foyer de brucellose parmi les bouquetins du massif du Bargy. Mais elle suggère d'employer des méthodes sélectives d'abattage au lieu de procéder à une élimination totale du cheptel.

Pas d'inquiétude en Suisse?

Du côté de la Suisse, les instances fédérales et cantonales ont été informées du cas de la France voisine. Mais il n'y a pas lieu de s'en inquiéter. "Le massif du Bargy est trop éloigné de chez nous. Les bouquetins ne migrent pas si loin. Même parmi les colonies de bouquetins ou de chamois du Chablais français ou valaisan, aucun cas de brucellose ne nous a été signalé ", rassure Yvon Crettenand, biologiste au service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF) du canton du Valais.

Et la maladie semble absente dans notre pays, comme le confirme Marie-Pierre Ryser , responsable du groupe faune sauvage au centre de la Médecine des Poissons et Animaux Sauvages (FIWI) de l'Université de Berne: "des prélèvements ont été effectués entre 2006 et 2008 sur 340 bouquetins de 14 colonies en Suisse. Aucun test positif à la brucellose n'a alors été répertorié", signale-t-elle avant de préciser: "il est toutefois difficile d'exclure à 100% une présence de la maladie chez nous."

Trois cas chez les porcs

"La grande différence entre nos deux pays, c'est que le bouquetin est totalementprotégé en France, alors qu'il peut être chassé en Suisse. Chez nous, les animaux malades seraient plus rapidement repérés et signalés par les chasseurs."

Quant aux animaux de rente, ils ne semblent guère plus affectés en Suisse. "Les bovins, moutons et chèvres sont reconnus indemnes de brucellose, relève Nathalie Rochat, porte-parole de l'Office vétérinaire fédéral (OVF). On surveille et redoute cette zoonose présente sporadiquement dans quelques pays européens, dont la France", rapporte-t-elle.

Comme chez nos voisins cependant, la brucellose fait partie des épizooties à éradiquer. Elle est soumise à déclaration obligatoire. En cas de maladie bovine, ovine, caprine ou porcine avérée, les exploitations touchées sont placées sous séquestre et les animaux contaminés sont abattus.

Chez les porcs, trois cas ont été diagnostiqués entre 2009 et 2010 pour la première fois depuis 2001.

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