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Alcool pour décompresser: un cercle vicieux à éviter

Pour décompresser, il existe d'autres alternatives au recours à la bouteille. La journée nationale sur les problèmes liés à l'alcool donne des pistes.

08 mai 2014, 00:01
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Travail, école, études, soucis ou encore éducation des enfants, autant de situations qui peuvent générer du stress. Sans stratégies pour y faire face, la personne peut rapidement se retrouver débordée. "Dans une situation de stress, on va souvent au plus simple et on recourt à ce que l'on connaît d'expérience. L'alcool est ainsi largement utilisé pour se détendre" , explique le Dr Christian Monney, médecin-chef de service au Département de psychiatrie et psychothérapie du Centre hospitalier du Valais romand. Si cela reste occasionnel, ce n'est pas un souci. Par contre, si la bouteille devient le seul moyen de gérer son stress, cela peut devenir problématique. C'est le message que souhaitent véhiculer les acteurs de la prévention à l'occasion de la journée nationale d'action sur les problèmes liés à l'alcool. Elle a lieu aujourd'hui.

Consommation chronique

"Avec le temps, l'effet de la substance diminue. Il faut donc assez rapidement augmenter les doses d'alcool pour arriver à l'effet escompté" , souligne le Dr Christian Monney. Et cela a un impact sur la santé puisque l'alcool à haute dose est toxique pour l'organisme. Concrètement, la substance va engorger le foie de graisses. Et l'organe finit par ne plus réussir à l'éliminer. A terme, cela peut conduire à une cirrhose et peut augmenter le risque de cancer du foie. Ce n'est pas tout: "L'alcool offre d'autres joyeusetés au niveau cérébral. L'être humain perd 300 à 400 mille neurones par cuite. Une consommation chronique d'alcool conduit donc à des atteintes neurologiques et neuro-psychologiques par perte de substance grise. Dans les faits, cela conduit à des troubles de l'orientation, des pertes de mémoire aboutissant à des confabulations, phénomènes dans lesquels les souvenirs sont remplacés par l'imaginaire" , poursuit-il. Il s'agit là des conséquences possibles d'une consommation chronique et sévère d'alcool.

Reste que "si la personne se paie une cuite tous les week-ends, sa consommation d'alcool est aussi problématique car elle met sa santé en danger à court terme" , prévient le Dr Christian Monney. Chez les jeunes, c'est encore plus néfaste car: "le cerveau continue de développer des compétences jusqu'à 25 ans. Les dommages de l'alcool pendant cette phase de maturation sont très nocifs."

S'auto-évaluer

Le Dr Christian Monney invite chacun à s'auto-évaluer de temps en temps. "En quelques minutes, ça permet de voir où on en est avec sa consommation d'alcool." Un test se trouve sur le site www.stop-alcool.ch. Intitulé CAGE, il pose quatre questions à l'internaute. Si deux réponses sont positives, il se peut que la personne ait une consommation problématique. Dans ce cas, elle peut en parler à son médecin généraliste ou contacter Addiction Valais.

Quoi qu'il en soit, alcool ou non, le stress, on l'a dit, représente un réel danger pour la santé. "On demande aux gens d'être toujours plus productifs. On a perdu le côté humain. On peut même les pousser jusqu'au point de rupture" , analyse le Dr Christian Monney, précisant que du stress à la dépression, il n'y a qu'un pas. Pour s'en prémunir, il existe plusieurs options. La personne peut d'abord essayer d'identifier quels événements ou déclencheurs provoquent ce stress et voir sous quelle forme il se concrétise (maux de tête, irritabilité, difficultés de concentration, etc.). Ensuite, elle peut trouver la solution la plus adaptée pour le diminuer. Cela peut être en pratiquant des exercices de respiration ou de relaxation. La méditation est également très efficace. Il est aussi recommandé de faire du sport ou alors de pratiquer une activité de loisir en groupe. Si la pression est trop difficile à gérer, la personne peut aussi en parler à ses proches. Enfin, l'important est de prendre du temps pour se faire plaisir, prendre soin de soi, manger sainement et dormir suffisamment.

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