La star de la soirée, c'est lui Robbie Williams qui débarque à 22 heures 30 pétantes pour proposer un "Let Me Entertain You" autoritaire et jouissif. Mais l'ex-Take That devenu aussi comédien que chanteur peine à convaincre qu'il est le prochain Elton John ou l'homme à la voix et le charisme indémodables. Très entouré par des choristes qui n'ont pas chômé pendant une heure et demi, Robbie a brillé pas sa connaissance de la pop british dans laquelle il a puisé pour habiller son show. Mais il s'est fait un peu trop cabotin, invitant une Lausannoise à monter sur scène pour chanter avec lui "Candy" et oubliant que sa voix sur "Bohemian Rhapsody" se laissait un peu dépasser par la difficulté du standard de Queen. A croire que le public devait absolument s'élever au rang de guest-stars ce soir car une heure plus tôt, ce fut la chanteuse hip-hop et electro-pop Santigold qui invitait le public à monter sur scène, elle avait déjà fait le coup en 2009 ici aussi. Y a d'la joie!
Si l'ambiance pour l'entrée en scène de Robbie Williams fut au top. L'entertainer né n'avait pas la classe de son compatriote Benjamin Clementine. L'astre de cette première journée de Paléo a surfé sur les touches de son piano, appuyant sa douce voix de conteur soul réaliste sur quelques arpèges de violoncelle. Une merveille:
Vers 21 heures 45 sur la scène du Dôme, ce sont les Chinois de AM444 qui devant un public clairsemé ont surpris leur monde avec le phrasé rap mélodieux de sa chanteuse. La langue chinoise se prête bien à l'exercice de la discipline d'Eminem et Soprano. Mais cette langue une fois mélangée à l'anglais-américain du rappeur anglophone de Genève Rootsword, invité sur scène par le duo en toute fin de set, prend une allure quasiment familière. La rencontre surprise entre le groupe et le rappeur a convaincu les spectateurs.
Mention spéciale à une artiste qui va probablement à l'image de Christine & the Queens tout emporter prochainement sur son passage. La Rémoise d'origine Jeanne Added, aujourd'hui installée à Paris se place quelque-part entre la Veveysanne Verveine et la Nantaise Christine en termes d'originalité et de maîtrise de son electro-pop sophistiquée. Son show tout en nuances est planant et frappant. Les nappes synthétiques féériques se superposent à des lignes de basse travaillées façon "Peter Hook (de Joy Division) sous tranquilisants". Elle alterne avec une mixture bien plus balancée sur "Back to Summer" ou "A War is Coming" le tube de la demoiselle à la crinière blanche et brune:
Pour clotûrer la soirée, le Neuchâtelois Flexfab a proposé un spectacle tout en lumières et contrastes reprenant ses meilleures productions (du projet electro "Manoir"). Quelques heures avant de monter sur cette scène habillée de drapeaux au placement travaillé pour le light show, il nous accordait une interview où il est revenu sur ses remixes récents, notamment pour le duo Ibeyi: