Le climat n’est pas une question idéologique
Ce lundi, les parlementaires fédéraux ont eu l’occasion d’entendre des scientifiques, dont des membres du GIEC, sur la crise du climat et de la biodiversité. Les sièges du Conseil national étaient bien peu occupés, particulièrement à droite du Parlement. Très peu de PLR étaient notamment présents, encore moins d’élus UDC.
Cette répartition du vide est révélatrice. Les solutions pour diminuer les conséquences de cette crise planétaire sont toujours perçues selon un spectre gauche-droite. Que ce soit à Berne ou en Valais, toutes les propositions écologistes sont systématiquement qualifiées «d’idéologiques» par leurs adversaires de droite. De la même manière, certains conseillers nationaux, dont l’UDC Jean-Luc Addor, qualifient la présentation du jour de «propagande». Sur Twitter, le PLR Philippe Nantermod a parlé d’une «messe».
Ces élus ont le droit de ne pas assister à cette séance, de refuser l’occasion de questionner les meilleurs scientifiques du pays sur les questions climatiques. Mais l’argumentaire utilisé trahit une stratégie. Si la science cherche des vérités, la politique est de l’ordre de l’opinion. Réduire la parole scientifique à une posture idéologique est ainsi un moyen de lui enlever sa substance, de la rabaisser au niveau de l’opinion et de la contester plus facilement.
Or l’urgence et l’ampleur de cette crise demandent mieux que ces effets de manches électoralistes. Pire, ces abus de langage pourrissent le débat et donnent aux climatosceptiques leurs meilleurs arguments. Dans ce sens, les sièges vides du jour étaient le pire des signaux envoyés aux générations futures.