La puissance d’un récit enraciné
C’est toujours un peu mystérieux, la résonance trouvée par un livre, une chanson, un poème… Mystérieux et beau.
Sarah Jollien-Fardel n’a rien cherché, sinon à faire éditer ce texte qu’elle travaillait depuis plusieurs années, un premier roman poignant, sans concession. Elle a juste couché sur ses pages une histoire qui l’habitait, puzzle recomposé de moments vécus ou dont elle fut témoin, d’histoires vues ou entendues, d’éclats épars de ce Valais profond qu’elle connaît si bien. Le Valais des villages de montagne, la vie modeste des familles ouvrières et paysannes il y a quelques décennies, une génération tout au plus. Surtout, elle raconte comme rarement la violence dans son spectre le plus complet, de la brutalité inouïe des gestes jusqu’aux traces laissées au creux de l’âme, qui ne s’effacent jamais.
Le vécu décrit dans «Sa préférée» n’est pas le sien, ni celui des siens. Il est pourtant celui de beaucoup de gens qui reconnaîtront des mots, des instants figés dans la mémoire. Et s’il parle de ce coin de pays, s’il est profondément enraciné, il émeut déjà hors des frontières.
Ce premier roman a déjà eu les honneurs de «Libération», du «Monde», de «Mediapart», et est en lice pour plusieurs prestigieux concours littéraires. Preuve que la création vraie, sans calcul, souvent trouve son chemin.
Pour nous contacter, vous pouvez écrire à redaction@lenouvelliste.ch