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Washington et Ankara développent leur coopération pour chasser l'EI du nord de la Syrie

Les Etats-Unis et la Turquie ont annoncé lundi leur volonté de travailler ensemble à l'élimination du groupe Etat islamique du nord de la Syrie.

27 juil. 2015, 18:37
Selon le premier ministre turc, l'intervention de son pays pourrait changer l'équilibre en Syrie et en Irak.

Les Etats-Unis et la Turquie se sont promis lundi de développer leur coopération militaire pour éradiquer le groupe Etat islamique (EI) du nord de la Syrie. Ankara estime que son offensive contre l'EI mais aussi le PKK pourrait "changer l'équilibre" dans la région.

"La présence d'une Turquie susceptible d'utiliser efficacement la force peut permettre de changer l'équilibre en Syrie, en Irak et dans toute la région", a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu dans un entretien à la presse turque.

A la pointe du combat contre les djihadistes sur le sol syrien, les milices kurdes syriennes ont elles accusé les blindés turcs d'avoir ouvert le feu dans deux villages de la province d'Alep (nord de la Syrie) tenus par ses combattants. Quatre d'entre eux ont été blessés. Ces tirs ont été confirmés par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des opposants au régime syrien de Bachar al-Assad.

"Nous disons à l'armée turque de cesser de tirer sur nos combattants et leurs positions", ont commenté les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes dans une déclaration.

Trentaine de tués récents

Mais un responsable turc a démenti ces allégations. "Le PYD (principal parti kurde de Syrie), comme d'autres, ne fait pas partie des objectifs de nos opérations militaires", a-t-il assuré sous couvert de l'anonymat.

"Il est impossible que ce village ait été bombardé", a insisté un responsable du ministère turc des Affaires étrangères. Il a précisé que le bombardement turc avait répondu à des tirs venus de la Syrie. L'YPG a poursuivi de son côté son avancée contre l'EI dans le nord de la Syrie lundi, s'emparant d'une localité, ont indiqué l'OSDH et le porte-parole des YPG, Redour Xelil.

Ce nouveau développement est intervenu alors que la Turquie est passée à l'offensive contre l'EI en menant des raids aériens contre ses positions en Syrie.

Longtemps accusé de complaisance envers les groupes radicaux qui combattent le régime de Damas, le régime islamo-conservateur turc a opéré un virage après l'attentat suicide meurtrier, attribué aux djihadistes, qui a fait 32 tués parmi des militants de la cause kurde dans la ville de Suruç (sud).

Pas de troupes attendues

"Nous ne voulons pas voir Daech (l'acronyme arabe de l'EI) à la frontière turque", a également affirmé M. Davutoglu. "Nous n'enverrons pas de troupes terrestres", a-t-il toutefois ajouté.

Ankara a également ordonné une série de bombardements contre les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak. Dimanche soir encore, les F-16 turcs ont mené une nouvelle série de frappes contre des cibles rebelles.

Dans la foulée de l'attentat de Suruç, le mouvement kurde a revendiqué une série d'attaques meurtrières contre des policiers et des soldats turcs.

Et quelques heures après les premiers raids turcs, il a proclamé la fin de la trêve qu'il respectait depuis 2013. Il a revendiqué en représailles le décès de deux soldats, tués dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie par une voiture piégée. "Ces attaques menacent la démocratie", a expliqué M. Davutoglu.

Arrestation récemment

Dans cet entretien réalisé samedi, M. Davutoglu a déclaré que le PYD pourrait "avoir une place dans la nouvelle Syrie" s'il ne porte pas atteinte aux intérêts de la Turquie. Ankara a toutefois récemment accusé les Kurdes de Syrie de procéder à un "nettoyage ethnique" dans les zones qu'elles contrôlent et s'inquiètent de la création d'une entité autonome kurde qui lui serait hostile à sa frontière sud.

A la demande expresse de la Turquie, l'OTAN doit se réunir mardi. Aucune aide militaire n'a toutefois été requise à l'Alliance atlantique, a indiqué à BBC le secrétaire général Jens Stoltenberg, qui s'est réjoui que "la Turquie intensifie sa lutte contre l'EI".

Ankara a également donné son feu vert à l'utilisation de la base d'Incirlik (sud) aux avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak.

Et la police a procédé à un coup de filet sans précédent contre des militants présumés du PKK, du groupe EI et de l'extrême gauche. Selon un responsable turc, 900 personnes ont été arrêtées depuis vendredi.

 

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