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Vol MH370: chasse aux pièces d'avion à la Réunion

La pièce retrouvée ce matin à la Réunion n'était qu'une partie d'échelle, ce qui n'empêche pas les promeneurs de chercher le moindre débris métallique pouvant appartenir au vol MH370.

02 août 2015, 20:21
Les débris d'un avion non-identifié, ont été découverts à la Réunion il y a quelques jours. Depuis, c'est la chasse au trésor pour retrouver d'autres pièces.

Une véritable "chasse au trésor" pour mettre la main sur des restes éventuels du MH370 s'est ouverte à la Réunion. Mais quatre jours après la découverte d'un fragment d'aile susceptible de provenir du Boeing disparu, aucune pièce d'intérêt n'a été charriée par la mer.

Près de seize mois après la sortie des radars du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, avec 239 personnes à bord, la confusion règne sur les plages de l'île française. Promeneurs et joggeurs y traquent le moindre objet pouvant provenir de l'avion.

De nouveaux "débris métalliques" ont ainsi été découverts dimanche matin par des badauds, puis remis aux forces de l'ordre pour être confiés aux enquêteurs. Mais, pour l'heure, les autorités estiment que les promeneurs n'ont récolté que de la vulgaire ferraille.

N'importe quoi

Le directeur de l'aviation civile malaisienne a mis un terme aux rumeurs de nouvelle découverte. "La pièce trouvée dans la matinée provient d'une simple échelle et non d'une porte" d'avion, a souligné à l'AFP Azharuddin Abdul Rahman, arrivé à Paris pour faire le point sur l'enquête avec les autorités françaises.

"Il y a une sorte d'esprit 'chasse au trésor' qui est en train de s'installer et on nous appelle pour tout et parfois n'importe quoi", a expliqué une source proche de l'enquête.

"Le moindre objet métallique qu'ils vont trouver sur la plage, ils vont penser qu'il appartient au vol MH370, mais des objets il y en a tout le long de la côte, la mer en rejette continuellement", a affirmé le directeur de la communication de la commune de Saint-André, Jean-Yves Sambimanan.

Et sur l'île, "tout le monde se pose la question" de savoir pourquoi les autorités ne ratissent pas systématiquement la côte, selon lui. Des hélicoptères de la gendarmerie ont bien survolé le littoral le jour de la découverte d'un flaperon de Boeing 777 sur une plage de galets à Saint-André, mais depuis plus rien.

Le ministre malaisien des transports a pour sa part indiqué dimanche qu'il a pris contact avec les territoires situés à proximité de l'île de la Réunion afin de leur demander de participer à la recherche d'objets susceptibles d'appartenir au même appareil. Il a en outre affirmé que le fragment d'aile découvert appartient bien à un Boeing 777.

Le fragment arrivé au laboratoire

Le fragment d'aile retrouvé à Saint-André a lui été acheminé samedi près de Toulouse dans un laboratoire où il va être expertisé à partir de mercredi. Des enquêteurs venus de Malaisie, des Etats-Unis et de Chine doivent se joindre à leurs homologues français pour examiner le morceau d'aile.

Une réunion à huis clos est en outre prévue lundi à Paris entre quatre responsables malaisiens et un des magistrats français chargés de l'enquête, un membre du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et des gendarmes pour faire le point sur l'enquête.

Si...
S'il s'avère que le numéro de série inscrit sur le flaperon correspond bien au Boeing de la Malaysia Airlines, les enquêteurs pourront pousser plus loin les recherches afin de savoir, par exemple, si l'avion a explosé en vol ou s'il s'est abîmé en mer.

Mais ce simple morceau de carlingue risque de ne pas suffire à résoudre l'énigme. "Il ne faut pas attendre des miracles de cette analyse", selon l'ancien directeur du BEA, Jean-Paul Troadec.

Selon lui, il faudra s'attacher à quelques éléments, notamment "le numéro de série de la pièce, s'il figure dessus", "les coquillages présents sur le fragment", et se demander "comment cette pièce s'est détachée de l'avion": au moment de l'impact ou bien en vol?

Prudence
Pierre Bascary, ancien directeur des essais de la Direction Générale de l'Armement (DGA) affiche la même prudence: pour tirer des conclusions, il faudrait que "la pièce soit au centre de l'accident, les chances sont assez faibles".

Avec ces "deux m2 d'avion", "cela va être très difficile d'avoir des certitudes", selon lui. "On aurait pu regarder l'épave de Germanwings pendant des années, si on n'avait pas eu les boîtes noires, on n'aurait rien compris", souligne-t-il.

Le vol MH370 s'est volatilisé au-dessus de l'océan Indien le 8 mars 2014 après avoir dévié de son plan de vol Kuala Lumpur-Pékin. La Chine, dont 153 ressortissants étaient à bord, la Malaisie, les Etats-Unis et l'Australie, qui a coordonné d'intenses recherches en mer, tentent depuis de retrouver la trace de l'appareil.

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