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Vénézuela: Chavez peut-il revenir au pouvoir?

Hugo Chavez, hospitalisé, ne peut se rendre à son investiture prévue jeudi. L'opposition laisse planer la menace d'un coup d'État constitutionnel s'il ne se présente pas rapidement.

09 janv. 2013, 17:41
Une rechute de son cancer a contraint Hugo Chavez à subir le 11 décembre une nouvelle intervention chirurgicale dans un hôpital de la Havane.

La confirmation de l'absence d'Hugo Chavez à sa prestation de serment jeudi attise le débat constitutionnel qui agite le Venezuela sur la question de la continuité du pouvoir au-delà de cette date. Gouvernement et opposition restent suspendus à une annonce du Tribunal suprême ce mercredi.

Le Tribunal suprême devait donner une conférence de presse qui devait porter sur cette épineuse question. Les médias officiels ont rapporté que la chambre constitutionnelle du Tribunal, composée de sept magistrats, était réunie à huis clos en fin de matinée, sans plus de précisions.

Mardi soir, le gouvernement vénézuélien à mis fin au suspense qui planait sur l'investiture du président à Caracas jeudi 10 janvier - comme cela est prévu par la Constitution - en indiquant que, sur la recommandation de ses médecins, il devait poursuivre son traitement à Cuba après sa quatrième opération d'un cancer le 11 décembre.

En conséquence, "la prestation de serment aura lieu à une date ultérieure devant le Tribunal suprême de justice", a expliqué le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello. Il lisait une lettre du vice-président Nicolas Maduro, auquel le président a délégué une partie de ses pouvoirs en son absence.

Coup d'Etat constitutionnel

Après un débat houleux entre députés du parti socialiste au pouvoir et ceux de l'opposition, l'Assemblée, dominée par le Parti socialiste uni du Venezuela d'Hugo Chavez, a voté une brève résolution accordant au président "tout le temps dont il aura besoin pour se soigner".

La Constitution prévoit que le chef de l'Etat élu prête serment le 10 janvier devant l'Assemblée nationale au cours d'une cérémonie qui doit se dérouler au Venezuela et ne peut être reportée. Mais le gouvernement met en avant le fait que la loi fondamentale dispose aussi que s'il ne peut prêter serment devant les députés, le président peut le faire devant le Tribunal suprême de justice (TSJ). Et, dans ce cas, aucune date n'est mentionnée.

L'opposition rejette cette interprétation de la Constitution, considérant que le gouvernement s'engage dans une forme de coup d'Etat institutionnel en tentant de se maintenir coûte que coûte.

Appel à manifester

Pour Henrique Capriles, chef de file de l'opposition, "le 10 janvier marque la fin d'un mandat présidentiel et le début d'un autre". "Si le président ne prête pas serment, il cesse d'être président", a-t-il encore assuré.

Malgré l'absence confirmée d'Hugo Chavez jeudi, le président de l'Assemblée a appelé à une manifestation massive le même jour devant le palais présidentiel à Caracas. Les chefs d'Etat bolivien Evo Morales - très proche d'Hugo Chavez - et uruguayen Jose Mujica ont déjà confirmé leur venue en marge de cette mobilisation. La présidente argentine Cristina Kirchner doit quand à elle se rendre jeudi à La Havane et a dépêché son ministre des Affaires étrangères au Venezuela.

La Cour suprême patiente

La chambre constitutionnelle du TSJ a décrété que l'investiture du président, réélu en octobre, "pourra intervenir à une date postérieure au 10 janvier devant le TSJ", a annoncé la présidente (TSJ) Luisa Estrella Morales lors d'une conférence de presse. La juge a ajouté que son gouvernement et le vice-président resteront en fonctions au-delà de cette date en vertu "du principe de la continuité administrative".

Face à l'appel du gouvernement à manifester jeudi, l'opposition a indiqué avoir choisi de ne pas risquer la confrontation et n'a pas demandé ses partisans de se mobiliser dans la capitale.

Etat "stable"

Hugo Chavez n'est pas apparu en public depuis près de quatre semaines. Les dernières images montrant le président datent de son départ vers Cuba il y a un mois pour y être opéré une quatrième fois d'un cancer dans la zone pelvienne diagnostiqué en juin 2011. La nature et la localisation exactes de ce cancer sont tenues secrètes par les autorités.

Le gouvernement a annoncé lundi qu'il se trouvait dans un état "stable" et qu'il "assimile son traitement" après avoir été victime d'une grave infection pulmonaire, sans donner plus de précisions.

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